dimanche 30 octobre 2011

Une cérémonie du thé

Bien le bonjour mes chers amis ! Comment allez-vous ? 

Moi, ça va très bien ! Pourquoi ? Eh bien, parce que ce matin, j'ai eu la chance d'assister à une traditionnelle cérémonie du thé. Et ça, mes braves, quand vous passez votre temps à aller à l'université et revenir de l'université, dans une grande ville comme Nagoya, ça vous a des airs de vrai Japon, de Japon traditionnel, qui manquent un peu dans ma vie de tous les jours, à mon grand regret.

Je ne pourrai probablement pas vous expliquer tout le comment du pourquoi de la cérémonie, attendu que la dame parlait en langage honorifique et que je n'ai pas compris grand chose, et que mes photos sont très sombres - et donc en nombre assez réduit. Toutefois, je vous propose une petite vidéo, qui, si elle fonctionne (j'ai une confiance assez réduite en la technologie) vous montrera un bout de ce à quoi j'ai assisté.


C'est très sombre, malheureusement, la pièce n'étant pas éclairée ni rien.
Mais laissez-moi vous expliquer comment ça s'est déroulé. Avec la maman de ma famille d'accueil, Iwase-san, et ses deux enfants Yuuichiro et Shiori, on est arrivés à l'endroit où la cérémonie se déroulait vers 10h45 du matin. Mais, ayant appris que la cérémonie qui se déroulait à 11h00 était à l'air libre, mais qu'il y en avait une, une heure plus tard dans une pièce traditionnelle (avec des tatamis, donc) et que celle-là n'avait lieu qu'aujourd'hui précisément, on a donc décidé d'attendre une heure pour assister à celle dans la pièce traditionnelle. 

Nous sommes donc revenus une heure plus tard dans l'établissement, qui, comme tous les établissements japonais dignes de ce nom, possède un genkan à l'entrée. Mais laissez-moi vous expliquer ce qu'est un genkan : comme vous le savez probablement, on se déchausse toujours avant d'entrer dans l'intérieur des maisons japonaises (et ce, que ce soit une maison traditionnelle ou en appartement en plein cœur de la ville). Le genkan, c'est cet endroit où vous vous déchaussez. Le reste de la maison est surélevé, et vous entrez dans ce genkan, vous enlevez vos chaussures, vous les mettez dans le petit casier à cet effet sur le côté, quand il y en a un, et vous montez la marche, à pied de chaussettes, pour vous retrouvez dans la maison.

Ce qui explique d'ailleurs que, lorsque vous entrez dans une maison japonaise, on ne vous dit pas "entrez, s'il vous plaît", mais "montez, s'il vous plaît", car vous avez cette fameuse marche à gravir. Ici, c'était traditionnel de chez traditionnel, donc il y avait même une pierre pour vous aider à passer la marche, qui faisait bien ses quarante bons centimètres. 

Je n'ai pas de photo personnelle à vous proposer, mais comme ça serait dommage que vous ne visualisiez pas la chose, je vous propose une photo trouvée sur google...

Un genkan traditionnel

Bref, ce genkan passé, nous avons gravi quelques couloirs de parquet, à pieds de chaussettes, pour entrer dans une salle d'attente avec des tatamis, ou une femme en kimono était là et nous a gentiment permis de prendre des photos et nous a donné quelques explications. 

J'aurais dû prendre en photo la femme en kimono (dont vous voyez un genou à gauche) plutôt qu'une autre cliente...
 Puis ça a été à notre tour de faire la cérémonie du thé ; on a encore gravi quelques couloirs, toujours en chaussettes, puis nous avons débouché sur une sortie où une dame en kimono nous attendait pour nous faire enfiler des zori (des sandales de paille tressée) juste le temps de nous faire passer d'une pierre à une autre, avant d'entrer dans une nouvelle pièce. 

La jolie dame en kimono qui nous tendait les zori, et qui m'a gentiment demandé à ma sortie si j'allais pouvoir marcher...

Pour y entrer, il fallait s'accroupir, étant donné que l'entrée faisait à peine 70 centimètres de long et de large, et en passant dans ce petit trou, on entrait dans la salle où avait lieu la cérémonie : petite, sombre, avec des tatamis bien sûr, une odeur d'encens très présente (mais j'adore cette odeur, personnellement), et les participants à la cérémonie assis le long des portes aux feuilles de papier de riz (enfin normalement, parce que là c'était du verre, mais ça y ressemblait fort), une dame en kimono en face de nous qui nous donnait des explications sur la cérémonie, et une autre dame à côté qui préparait le thé.  

Les dames en question ; dans l'assiette, vous voyez de la pâte de marron.
D'abord, on vous distribue un marron (enfin de la pâte de marron sucrée, et qui a la forme d'un marron) et puis ensuite, on vous donne un bol que vous devez faire tourner dans vos mains avant de boire le maccha qui est à l'intérieur. Puis vous devez encore le tourner, pour admirer la poterie dans laquelle on vous l'a servi, et enfin vous le reposez. 

Le tout prend environ une vingtaine de minutes, car les bol de thés sont préparés les uns après les autres et donc qu'il faut attendre son tour. C'est à dire vingt minutes assis en seiza, la position traditionnelle japonaise... Je ne vous raconte pas le martyre. Les cinq premières minutes, ce sont les os de vos chevilles qui vous font souffrir, car les bons tatamis sont toujours durs, comme me l'a dit ce matin la maman de ma famille d'accueil... Ensuite la douleur des os s'atténue, pour être remplacée par celle de la circulation coupée dans vos mollets. Quand celle-là s'atténue à son tour, c'est que le sang ne circule plus dans vos jambes, et ça vous garantit une bonne crise de fourmis dans les jambes au moment où il faudra vous lever (à condition que vous le puissiez...)

Dans cette cérémonie, j'étais la dernière à rentrer. On m'a demandé de refermer la petite ouverture derrière moi (avec un "pon" sonore, pour bien faire comprendre à la personne qui prépare le thé, dans une petite pièce à côté, que le dernier de ses clients est entré) et je me suis assise en seiza, en imitant les autres. Mais évidemment, comme j'étais la dernière à entrer, j'ai été la première à sortir. On m'a demandé d'ouvrir la porte, et je l'ai ouverte, incertaine (mais apparemment, la dame qui présentait trouvait ça mignon de voir que je ne comprenais pas grand chose), et là, j'ai essayé de me lever... et tout le monde s'est mis à rire, parce que je n'y arrivais pas. 

J'ai fini tout de même par réussir à m'extirper de l'ouverture, malgré mes jambes à la circulation coupée et mon sac encombrant, et on a refait tout le chemin en sens inverse - j'ai eu des fourmis dans les jambes pendant dix minutes après ça... J'ai retrouvé le genkan et mes Converses, qui me font amèrement regretter, à chaque fois que j'entre quelque part, d'avoir choisi des chaussures à lacets pour venir ici (il faut même que je les enlève quand j'entre dans ma propre chambre, c'est vous dire si c'est marrant). 

On a pu aussi visiter un peu l'extérieur de l'établissement, où j'ai pu prendre en photo une pierre sur laquelle se sont posées les shogunales fesses de Tokugawa Ieyasu, qui est, avec Oda Nobunaga et Toyotomi Hideyoshi (des anciens shoguns qui ont tous à peu près vécu au même moment), un des emblèmes du Japon, tant leur influence politique et culturelle a été grande au moment où ils ont vécu.

La pierre en question.


Quoi qu'il en soit, c'était une des expériences les plus enrichissantes et les plus classes que j'ai jamais vécues de ma vie ! La pénombre de la salle, l'odeur d'encens, le langage honorifique, les dames en kimono, l'amertume du thé, la douceur du marron, la douleur de la position seiza, et les salutations à chaque phrase prononcée ou presque, c'était très impressionnant.

Bref, voilà mes amis ! A la prochaine pour un nouvel article !
Sana.

samedi 22 octobre 2011

Ôsu Kannon

Allez, cette fois mon article s'appelle "Ôsu Kannon" alors je vais m'y tenir... et vous parler d'Ôsu Kannon (oui, logique). Ôsu Kannon est un temple construit en 1333 dans le village d'Ôsu, connu désormais comme la ville de Hashima, dans la préfecture de Gifu. Le temple a été déplacé jusqu'à Nagoya à cause d'inondations, et il abrite de nombreux livres anciens, dont notamment la plus ancienne copie écrite à la main du Kojiki, dont mes camarades de classe doivent se souvenir avec précision, pas vrai les potes ?

L'entrée du temple.
Eh oui mes amis, vous vouliez des photos ? Vous allez en avoir ! Il faisait beau en plus, c'était un beau jour pour prendre des photos. On a donc ici l'entrée du temple, pas très très loin de la station de métro Ôsu Kannon. Je félicite tout de même mon flair qui me l'a fait trouver du premier coup, ainsi que les rues commerçantes un peu plus loin et le quartier de l'électronique, et le tout sans plan, juste en y allant à l'arrache. Mais enfin c'est facile, en fait : si vous voulez trouvez un quartier animé, et que vous hésitez entre partir à droite ou partir à gauche, deux façons : vous partez du côté où c'est le plus bariolé, et vous suivez les combini. Les combini ne mentent jamais. 
Bref, ce bâtiment passé, on débouche sur une cour avec une belle vue sur le temple (et des immeubles autour, un peu étrange m'enfin).

Ils soutiennent même la gay pride dans ce temple, c'est des bons !
Ça c'est l'aile gauche du temple, mais comme vous pouvez le voir sur la droite de la photo, il y a un truc énorme qui attend d'être montré. Montrons-le donc.

Ôsu Kannon
Et voilà, le temple en lui-même. Ça a de la gueule hein ? J'ai monté les escaliers histoire de dire, même si je réserve ma véritable visite pour dans deux semaines, quand un de mes amis français fera son apparition dans ma nouvelle ville ; quoi qu'il en soit, je ne suis pas entrée, mais déjà en haut des escaliers, l'odeur d'encens vous envahit, vous avez vraiment l'impression d'être à l'intérieur du temple. Et il y avait un mec qui priait et qui chantait façon bouddhiste et sa voix était amplifiée, c'était assez sympa. Ça m'a rappelé la fois où j'avais assisté à une messe bouddhiste comme ça dans un temple du Mont Koya, en 2008... Une heure assise en seiza. Mes genoux s'en rappellent encore. 

En haut des escaliers, il n'y a pas que l'intérieur du temple, il y a aussi des piliers où sont accrochés des o-mikuji. Mais qu'est-ce que l'o-mikuji ? Ce sont des petits bouts de papier que vous tirez au sort et sur lequel il est généralement écrit "grand bonheur", "bonheur", "petit bonheur" ou "malheur". Si la prédiction est mauvaise, les japonais plient le papier et l'attachent normalement des branches de pin, mais on peut lire dans pas mal de temples de ne pas les attacher sur les branches parce que ce n'est pas bon pour l'arbre. Du coup les branches sont remplacées par des fils. Pas bêtes, ces japonais.

Voilà, les o-mikuji e question.

Bref, je réserve ma véritable visite pour plus tard, donc je continue mon chemin. Je veux trouver les allées marchandes et le quartier de l'électronique. C'est pas dur : suffit de suivre les odeurs de nourriture. Des petites gargotes partout ! Ça change de mon quartier, ça c'est sûr. 

L'entrée d'une galerie marchande... C'est grand, et long, et y'en a plein qui se croisent.
Ma toute première plaisante surprise, quand je rentre dans cette galerie, c'est le petit distributeur à figurines qui m'offre mon petit Saito. Mais comme je me suis déjà répandue à ce sujet dans mon dernier post, je vous l'épargne. Quoi qu'il en soit, cette fois, je me sens vraiment touriste au Japon, mon appareil dans les mains, en train de tout fixer avec une bouche arrondie... Et de fait, j'ai vraiment l'impression d'être dans un Japon différent que celui dans lequel j'habite, mon quartier calme, pas traditionnel pour un rond... Comme quoi, visiter et y vivre, ce sont quand même deux choses fondamentalement différentes ! 

Ma deuxième surprise, quand j'arrive à la fin de la galerie, c'est cette enseigne qui m'attire aussitôt l’œil. Ah, mes amis ! Depuis que je suis arrivée (et même depuis avant mon arrivée), je rêve de manger des takoyaki. Et comme maman n'arrête pas de me dire "mais profite que tu sois au Japon, visite, mange !" je me suis dit "oh allez, des takoyaki !". (Bon, même si j'avais pas eu un rond sur moi, j'aurais fait la manche pour pouvoir m'en payer...) Il était 16h, mais il n'y a pas d'heure pour les takoyaki. 
Takoyaki : des boulettes de poulpe avec de la mayo, de la sauce okonomiyaki et du katsuobushi. Un délice *-*

Alors, la démarche était amusante. Je vois l'affiche "takoyaki", avec trois variations, toutes sous le nom de takoyaki, et je me dis "haha, ça va être marrant pour expliquer que c'est celle là que je veux..." mais alors je dois dire que je me trompais de difficulté. En effet, pas de problème pour commander, mais alors le coup de la vendeuse qui parle en keigo, j'en suis restée comme deux ronds de flan. Non mais miss, je suis une gaijin, ça se voit non ? Tu crois vraiment que le keigo et moi on est potes ? La miss a donc dû revoir son vocabulaire à la baisse, et au lieu de sa phrase incompréhensible (que j'ai fini par comprendre tout de même, en l'écoutant l'utiliser avec d'autres clients), soit probablement un "kochira ni omeshi agarimasuka ?" ("est-ce que votre grandeur compte manger dans cet humble endroit ?") c'est devenu "koko ni tabetekimasuka ?" ("vous mangez sur place ?"), beaucoup plus compréhensible pour moi, donc. 

Bref, je m'assois donc sur une petite table (à l'extérieur, vu que la boutique n'a pas d'intérieur : c'est comme de prendre au Mc Drive et de s'asseoir sur les bancs de la gare en regardant les gens passer... sauf que c'est plus pittoresque ici) et je commence à me battre avec mes takoyaki. Bon dieu, pour les manger, ceux-là, c'est toute une histoire. Déjà faut pas souffler pour les refroidir, parce que sinon tout le katsuobushi (le truc qui ressemble à des copeaux de bois sur la photo, et qui est en fait du poisson séché en copeaux) s'envole et vous avez l'air con. Ensuite, si vous avez l'intérieur de la bouche et la gorge à toute épreuve, vous pouvez tenter de manger une boulette en entier. Si vous êtes comme le commun des mortels, moi compris, vous vous brûlerez sérieusement et abandonnerez l'idée. Il vous faudra donc faire preuve de ruse pour découper en deux parties votre takoyaki et le manger de façon plus sécurisante. Il se peut que des japonais vous regardent d'un air ahuri pendant l'opération. N'y prêtez pas attention. C'est peut-être plus dû au fait que vous êtes étranger plutôt qu'à votre façon de manger (quoi que...)

Bref, l'estomac plein, j'ai continué ma visite des galeries, et je me suis baladé au petit bonheur la chance jusqu'à trouver le quartier de l'électronique. J'ai eu du nez, je suis tombé en plein dedans... Mais d'abord, je suis passé devant des enseignes assez drôles.

Banana Records... Cliquez sur l'image pour lire le texte.
Les japonais me regardaient prendre des photos d'un air ahuri... Eh les gars, vous faites pareil dans mon pays, je vous signale, laissez-moi faire ma touriste tranquille ! J'ai donc continué mon chemin, en quête, à la base, d'un dictionnaire électronique français-japonais, et je suis tombée sur un autre magasin.

Magasin d'électronique Good Will.
Quand je vous disais que c'était bariolé ? Et encore, vous n'avez pas vu les trucs clignotants, les énormes télés avec des messages flashy, etc. Quoi qu'il en soit, celui-là m'a tapé dans l’œil (faut dire, tu peux difficilement mieux taper dans l’œil) et j'ai donc décidé d'y entrer. En quête d'un denshi jisho. J'en suis ressortie avec des enceintes pour mon ordinateur. Mais bon, à 800 yens les enceintes (soit un peu moins de huit euros), c'était vraiment impossible de ne pas ressortir avec, et maintenant je peux faire chier tous mes voisins avec ma musique à fond la caisse !

Mais bon, pas de denshi jisho là-dedans. J'ai donc continué mon chemin, puis je me suis rappelé que j'avais la fête de bienvenue des nouveaux habitants de ma résidence qui avait lieu le soir même à 18h30, et que j'avais plutôt intérêt à pas trop tarder si je voulais y être. J'ai donc pris un autre chemin pour rentrer, mais sur ce chemin, il y avait encore tellement de choses intéressantes ! Tellement de boutiques ! Dont une en particulier, et là je me suis dit, tant pis pour la fête, mes amis, je serai en retard s'il le faut, mais je ne peux PAS ne pas y entrer. 

Mandarake, rulers of my heart !
Eh oui, mes braves. Mandarake, une vraie boutique Mandarake, en pierre et en béton ! J'avais l'impression d'être transportée à Tôkyô, et ce n'était pas pour me déplaire. Je suis donc entrée dans Mandarake, qui finalement, était moins bien achalandé que Book-off (comme quoi) mais qui a tout de même eu l'inestimable avantage de me proposer Seven Days tome 1 à 450 yens au lieu de 600. On ne crache pas dessus. Au premier étage, il y avait tous les mangas "normaux"... Au deuxième étage, il y avait les figurines et les poupées... Et au troisième, il y avait tout le coin cosplay, avec les déguisements et tout, et... tous les mangas BL. (Je n'entrerai pas dans les détails...) 

Mais encore une fois, les allées étaient très très très étroites et les gens y bouchaient régulièrement le chemin, alors je n'ai pas pu nager dans le bonheur autant que je l'aurais voulu. Je suis donc ressortie, mon Seven Days en mains, et je suis tombée sur une place où je me suis dit : "AH ! Je vais pouvoir faire le bonheur du mon ami Joe". Alors voilà Joe, si tu me lis : j'ai ENFIN pris des photos de lycéennes.

Uniformes de lycéennes...
Les lycéennes (et les collégiennes) et leurs uniformes, j'en croise tout le temps dans le train. Certaines ont des jupes bleues, d'autres noires, certaines les ont très longues, et d'autres les ont très, trèès courtes, mais quelle que puisse être la couleur ou la longueur de la jupe, elles ne manquent jamais de me capter mon regard à chaque fois. Des uniformes, quoi ! D'un côté, j'aurais adoré aller à l'école en uniforme, et de l'autre côté, je me dis que ce n'est peut-être pas la solution idéale (surtout avec des jupes si courtes !). Tu m'étonnes qu'il y ait des vieux pervers libidineux qui les tripotent dans le train...

Quoi qu'il en soit, ça fait plusieurs fois que j'ai envie de les prendre en photo, mais c'est un peu embarrassant de demander à une lycéenne si on peut la prendre en photo... J'ai donc fait semblant de prendre le Manuki Neko en haut du truc blanc, et je les ai photographiées en douce. Je suis trop lâche. 

Puis j'ai pris le chemin du retour, mais non sans photographier une dernière fois le temple au crépuscule, pour le plaisir de vos yeux, si les jupettes n'avaient pas suffi aux garçons.

Le temple de nuit, mais ça ne se voit pas trop que c'est la nuit. Les autres photos où ça se voit sont floues, malheureusement...

Une lanterne, juste en bas du temple. C'est biau non ?
Voilà mes chers amis, cette fois vous ne viendrez plus me dire que ça manque de photos, j'espère ! 

Allez, on se voit au prochain post, qui risque de ne pas venir avant un certain temps, car je n'ai plus internet dans ma chambre (fallait bien que ça arrive un jour...)

A plus tard les loulous !

vendredi 21 octobre 2011

De l'assouvissement de ma passion...

Bien le bonsoir, mes chers amis !

Je m'étais dit que je vous ferais d'abord un post touristique sur ma visite d'Ôsu Kannon et du quartier Ôsu, mais hier, je suis allée à Nagoya Eki, où j'ai trouvé des librairies, puis à Sakae, où j'ai trouvé ce qui est déjà devenu mon magasin préféré, Book-off (une autre librairie, donc) et je me suis dit "OMG faut que je raconte ça sur le blog" alors voilà, je raconte ça sur le blog. Mes chers amis otakus, cet article est pour vous.

Les mystères de la nature, tout de même... J'étais partie en quête d'un denshi jisho (dictionnaire électronique) et me voilà de retour avec plus d'une dizaine de mangas sous le bras. J'ai jamais acheté autant de mangas en si peu de temps (sauf en période de Japan Expo), et pourtant, ça m'a coûté moins cher que d'acheter deux mangas en France. Et on se demande pourquoi je rêvais de venir au Japon !

Mes acquisitions, nyahaha !
Alors voilà le paquet des mes acquisitions depuis mon arrivée (tous, à part les deux tomes de Seven Days qui trônent fièrement en première rangée, ont été acquis hier). Je me serais damnée pour les trois de la première ligne, là, les deux Seven Days et le premier tome de The Sleepy Residents of Birdcage Manor (il y a encore deux tomes supplémentaires à la série, mais ils n'étaient pas à Book-off). 

Bref, ce que je voulais absolument trouver en arrivant au Japon, c'était surtout Seven Days et The Sleepy Residents of Birdcage Manor. Mais, trouver Demian Syndrome (troisième rangée au milieu) et Hikaru no Go (troisième rangée à droite), ça faisait aussi partie de mes plans. 

Ainsi donc, j'arrive à Nagoya Eki (vous avez l'impression qu'il n'y a pas de rapport avec la phrase précédente, mais ne soyez pas impatients, j'y viens), et je reste bouche bée devant les deux grandes tours qui sont plantées là, mais comme une imbécile, j'ai oublié mon appareil photo, donc je ne les prends pas en photo (logique, me direz-vous) (mais je reviendrai, et avec l'appareil, cette fois), et je me dirige vers le centre commercial au pied d'une des deux tours, qui s'appelle Takashimaya, je crois. De l'étage 1 à l'étage 9, c'est que des magasins de fringues, rien qui m'intéresse, donc, mais l'étage 10 propose une exposition de kimonos et l'étage 11, un magasin de piano et une librairie.

Je passe une petite demi-heure à jouer du piano dans le magasin, parce que la piano a un lecteur de partition intégré et que c'est foutrement génial (parlez-moi du progrès !) et ensuite je dérive vers le rayon manga, où je trouve d'abord les tomes de Hikaru no Go à 400 yens, les tomes deluxe de Hikaru no go à 1000 yens (dur de résister à ceux-là!) puis, après d'âpres recherches, je tombe enfin sur l'objet de mon intense convoitise, à savoir les trois tomes de The Sleepy Residents of Birdcage Manor (le nom en japonais est à coucher dehors, je vous l'épargne). Je regarde le prix : 600 yens le manga.

Je me dis donc, allons, allons, je suis sûre qu'à Book-off, tu pourras trouver Hikaru no Go pour moins cher que ça, et il doit sans doute y avoir aussi les tomes de Birdcage Manor. La fois dernière, c'est juste que tu n'avais pas les yeux en face des trous, que t'avais la flemme de lire les kanjis, que tu ne connaissais pas le style de la tranche ni la collection, donc tu n'as pas trouvé. Il faut dire, à ma décharge, que la façon dont sont classés les mangas, au Japon, me laisse un brin dubitative. Mais bon.

En me promettant de revenir pour des photos, donc, je sors du building et je me dirige vers Sakae, où mon Book-off favori m'attend. La fois dernière, j'avais commis l'erreur d'y venir un samedi : les minuscules allées étaient blindées, impossible de passer. Cette fois, c'est beaucoup moins bondé, et je peux circuler en toute liberté et chercher les tomes qui m'intéressent : en priorité, bien sûr, Birdcage Manor. Ô, dieux du ciel, vous n'imaginez pas ma joie quand j'ai découvert trois exemplaires du tome 1 qui m'attendaient sagement sur l'étagère des mangas à 350 yens. J'ai levé les yeux au ciel et je me suis retenue très très fort pour ne pas hurler de joie dans le magasin (oui, les mangas et moi, c'est une affaire d'hystérie), j'ai pris le tome et j'ai continué mon inspection. Malheureusement, les tomes 2 et 3 restaient introuvables, je crois bien qu'il va me falloir les acheter au tarif plein. 

J'ai ensuite passé deux heures dans les allées, à lire les titres, à faire des pas chassés d'un côté, puis de l'autre, pour qu'aucun manga n'échappe à mon regard, à glousser non-stop, à me dire "j'achète ou j'achète pas ? Un tome de ça coûte le même prix que trois tomes de ci..." Oui, parce que si Book-off est devenu mon magasin préféré, c'est pour une raison très simple : sur les rangées de droite, vous avez le manga soldé, c'est à dire à 350 yens. Sur la rangée de gauche, vous avez le manga soldé soldé : c'est à dire à 105 yens. 

Et ensuite, si vous avez vraiment de la chance, vous pouvez faire comme moi, passer à la caisse avec une onzaine de mangas à 105 yens (plus le Birdcage Manor à 350 yens), et payer 1076 yens, et vous dire, tiens c'est bizarre, je suis nulle en calcul mais plus de dix tomes à plus de 105 yens, ça fait bien plus de 1076 yens, n'est-ce pas ? et regarder votre ticket de caisse pour découvrir que les mangas soldés soldés étaient encore soldés : 66 yens le manga (soit un peu plus de 60 centimes). Alors, c'est-y pas vrai que les dieux du manga ils sont avec moi, hein ? C'est encore plus vrai qu'avant-hier, à Ôsu, en tombant sur le tome 1 de Seven Days, je pensais l'acheter à 600 yens, alors qu'en fait il était en réduction à 450 yens. Quelqu'un m'aime là-haut, je vous dis.

Cliquez pour les détails.


Voilà, mes amis, mon pèlerinage mangaesque du jour.

Ce qui ne signifie pas que le pèlerinage de l'otaku soit terminé, non non ! J'ai encore quelque chose à vous montrer. Un petit truc purement otaku, mais que j'ai toujours voulu essayer : insérer deux pièces de cent yens dans une machine qui vous distribue des petites boules avec des minuscules figurines à l'intérieur ! 

La machine en question.

 Des fois vous pouvez tomber sur des objets rares, là dedans, et ces trucs ont pas mal de succès. Je suis passée devant, et je me suis dit "et puis d'abord où est l'intérêt d'être au Japon si c'est pas pour faire des trucs d'otaku ?" alors, j'ai inséré deux pièces dans la machines et j'ai obtenu ma petite bouboule.

Et hop, la bouboule !
Il y avait un tas de choix de machines, concernant des séries différentes, avec des personnages différents, mais bon, quand j'ai vu Hakuouki Shinsengumi Kitan, l'indécision ne m'a même pas effleurée. Ma petite Jyô, si tu me lis, la prochaine fois, je t'en prendrai un ! Moi, le personnage que je voulais absolument avoir, c'était Saito. Et comme je suis bénie des dieux des otakus, sur qui je suis tombée ? 

SAITOOOOOO !!

Voilà, là cette fois c'est vraiment tout pour les trucs d'otaku. Pour l'instant. Vous n'y couperez pas la prochaine fois, quand j'aurai trouvé les deux autres tomes de Birdcage Manor et quand j'aurai trouvé des tomes deluxe de Hikaru no Go en réduc.

En attendant, je vous fais des bisous, tout le monde !

Mata ne !

jeudi 20 octobre 2011

Ma nouvelle carte Manaca

Bien le bonjour mes chers amis ! Je sais que vous vous languissiez de ne pas avoir d'articles, mais enfin, se lever, prendre le train une heure et demi, aller à l'université, avoir cours, prendre le train une heure et demi, rentrer chez soi, glander sur le pc et faire dodo, ça n'a rien de franchement passionnant. Et comme jusqu'ici, je n'avais pas de carte de train, mon côté radin m'interdisait d'aller dépenser 400 yens dans les transports pour faire du tourisme, en me disant non sans logique : "quand t'auras ta carte, tu pourras y aller gratos !". J'ai donc écouté cette petite voix, et j'ai passé mes jours de repos à l'image de mes soirées, c'est à dire à glander sur le pc. 

Mais tout ça, ça va changer, mes braves ! Car j'ai l'honneur de vous annoncer que je me suis enfin acheté un abonnement de train ! Tous mes amis me disaient "mais pourquoi t'achètes pas d'abonnement de train, ça te coûte la peau des fesses ce que tu fais là, de prendre des tickets tous les jours." Ce à quoi je répondais : "ben je sais, mais maintenant on est déjà mi-octobre, j'ai plus qu'à attendre début novembre pour l'acheter". Ah, mes amis ! La cruelle naïveté de la française débarquée au Japon !

Parce qu'ici, NON, vous n'avez pas besoin d'attendre le début du mois pour acheter votre abonnement de train mensuel. A Lille, si vous ne l'achetiez pas dans les trois premiers jours de la première semaine, vous vous faisiez avoir, mais ici, c'est moi qui me faisais avoir. Ma carte de train faite hier va donc du 19 au 18 du mois prochain, à renouveler chaque 18 du mois. Ah, l'eussé-je su plus tôt, je ne me serais point pris la tête à acheter chaque des tickets ultra-chers. (C'est marrant, le correcteur orthographe reconnaît "ultra-cher" mais pas "eussé-je"... la langue se perd...)

Bref, ce que j'en disais.

Ma nouvelle carte de train pour les lignes intra-muros
Je vous présente donc ma carte Manaca, qui ne me sert que pour les lignes de train à l'intérieur de Nagoya, et pas celle qui mène à la fac, la Linimo (donc encore un abonnement à acheter), et que ne me sert que pour le trajet désigné. Mais comme j'ai une copine allemande qui est maligne et qui m'a dit "demande pas le trajet normal, pour le même prix tu peux passer par Nagoya Eki et prendre la ligne rouge jusque Imaike, t'auras plus d'arrêts pour t'arrêter si tu veux visiter !" j'ai suivi son conseil, et j'ai demandé ça, ce qui fait que je ne peux pas m'arrêter sur deux arrêts de la ligne Higashiyama, mais en revanche je peux m'arrêter à beaucoup plus d'arrêts entre Sakae et Imaike si j'emprunte la ligne rouge (dont je ne sais pas encore lire le nom en kanji, probablement un truc genre Sakuradôri... Check : c'est effectivement Sakuradôri.) Bref, je sais que j'explique trop mal et que vous n'avez rien compris, retenez juste le fait que j'ai fait une bonne affaire là-dedans.

Mais il faut quand même que je vous raconte mon périple pour obtenir cette carte de train ! Enfin, périple est un bien grand mot, mais enfin au Japon, tout peut devenir un peu compliqué à partir du moment où vous ne connaissez pas le vocabulaire spécifique. Mais enfin, j'ai passé l'étape du train, reste celle de la banque, la plus compliquée, celle que je redoute... Enfin, je vous raconterai comment ça se sera passé une fois que j'y serai allée (probablement demain matin, mais bon, j'avais déjà dit que j'irais hier et aujourd'hui et finalement c'était pas le cas).

Bref, mon voyage initiatique du train donc. Pleine d'espoir, je me déplace jusqu'à mon arrêt, Minato Kuyakusho, et je m'approche du guichet, où il n'y a personne (parce que dans cette gare il n'y a jamais personne), et j'explique au contrôleur que je veux une carte Manaca et que c'est la première fois que j'en fais une. Il me dit "ah, mais ici c'est une des gares où vous ne pouvez pas la faire, il faut aller soit à Tôkai-dôri, soit à Kanayama, ou bien Sakae..." et il me donne un prospectus où je vois qu'en réalité, Minato Kuyakusho fait effectivement partie de la dizaine de gares où vous ne pouvez pas faire votre carte.

Mais qu'importe ! Mon courage ne flanche pas. J'achète donc un billet pour Tôkai-dôri, l'arrêt voisin, le moins cher (200 yens quand même, si j'avais connu le chemin j'y serais allée à pied...) et je sors donc à Tôkai-dôri, première fois que je mets les pieds dans la station de métro, le vide intersidéral, pas un chat. Bref, je sors par l'exit nord, et je refais tout le chemin jusque l'exit sud (soit un très long chemin), pour apprendre de la bouche d'un gentil employé que le bureau est en fait de l'autre côté, soit à l'exit nord. Ah, si j'avais des yeux pour regarder, j'aurais peut-être vu en remontant les escaliers cette pièce éclairée avec le mot "Office" sur la porte. Mais comme je suis plus distraite que mes pieds, évidemment, je n'ai rien vu.
Je remonte donc tout le couloir pour arriver jusqu'à ce bureau, vide à part deux employés qui se désespèrent de n'avoir pas de boulot. Haut les cœurs, les gars ! Sana à la rescousse ! 

L'un d'eux s'approche de moi, je lui explique donc que je veux faire une carte de train. Quelque part, mon vocabulaire doit être limite, parce qu'il me demande quelle carte de train, alors je me retrouve à lui montrer sur le papier la carte que je veux, et il fait "ooooh !" et il me prend des formulaires à remplir - que je remplis non sans mal. Parce qu'il faut savoir que quand vous écrivez 17-02-1989 à votre façon, c'est à dire avec une petite barre oblique en haut du 1, une barre qui traverse le 7, et un 9 à la courbe arrondie, les japonais, ils comprennent pas. J'ai dû refaire un formulaire avec un 1 sans barre, un 7 sans barre et un neuf avec une barre oblique au lieu d'une courbe. Parlez-moi d'une prise de tête ! Mais le pauvre avait l'air totalement perdu avec mes chiffres. 

Il me demande donc ma carte d'étudiant, et j'ai même eu droit à un "bijin desu !" (soit "elle est belle !" - AH, je le savais que les cheveux raides ça faisait toujours plus d'effet !) et aussi à des dizaines de "aaa, nihongo ga joozu desune!" (soit "vous parlez super bien japonais!") mais bon, c'est un japonais, alors je n'accorde pas trop de crédit à ses compliments. Rien que pour la journée d'hier, où je suis allée à une fête et où j'ai rencontré des gens, j'ai entendu au moins une cinquantaine de fois "aa, joozu desune!" alors que je bafouillais et galérais pour expliquer pourquoi mon repas préféré était l'okonomiyaki et en quoi les poireaux du Japon étaient différents de ceux de la France. 

Bref, je digresse. Revenons au sujet. Je suis une gaijin, donc l'homme, tout naturellement, me dit "vous savez, je suis allé visiter le Grand Canyon !". Ah mais c'est super cool ! C'est absolument pas mon pays, mais je suis contente pour toi, mon vieux. Enfin, je me moque mais c'est mignon, cette façon qu'ont les japonais de dire qu'ils sont allés visiter un pays étranger en espérant que ça fasse vibrer une corde en vous, alors que le pays dont ils parlent vous est tout aussi étranger. Quelque part, ils doivent s'imaginer que si vous êtes une gaijin, vous avez visité le monde entier... 

Bon, puis l'homme me dit "mais vous n'êtes pas américaine, n'est-ce pas ?". Oooh, bien joué ! Effectivement, c'est dur à croire, mais il existe d'autres personnes que les américains, en dehors des japonais ! (Mais bon, ici, quand vous êtes gaijin, vous êtes américain... Tout le monde le pense, en tout cas.) Et je lui réponds "ben non, je suis française". Ah, mes amis. Soyez français au Japon. Chaque fois, je reçois la même réaction : "oooooooooh vous êtes françaiiiiiiiiiiiiise !!! C'est géniaaaaaaaal !!" Ouais, bizarrement, être français, c'est super bien vu, par ici. J'en ai eu des "kakkoiiiiiii" (= géniaaaal) éperdus d'admiration ! Mais bon, pour ça il faut qu'ils surmontent assez leur peur de l'étranger pour vous demander d'où vous venez, et en général, c'est pas gagné !

Bref, forte de mon origine française, je lui tends le formulaire, et il me tend ma carte, en m'expliquant qu'il faut la passer sur le détecteur pour que ça fasse "bip bip" et que je puisse passer. En vérité, au Japon, c'est super simple de frauder ; il y a des barrières, certes, mais pas infranchissables, et il y a un espace pour passer à côté. Sauf que pile devant les contrôles, il y a un bureau avec un contrôleur, qui dit "arigatô gozaimashita" à chaque client qui passe, et que c'est un peu dur de frauder quand un type vous regarde. Dommage. Se prendre des amendes par un contrôleur toutes les semaines aurait peut-être été plus rentable que de payer le train tous les jours.

Quoi qu'il en soit, comme il ne sera pas dit que je comprendrais tout du premier coup, me voilà bien embarrassée : je suis dans la station, donc après les contrôles, et j'ai ma toute nouvelle carte qui n'est pas passée par la machine, mais un métro à prendre tout de même, ce qui donc me posera certainement des problèmes quand je ressortirai à la station Kamimaezu. Heureusement, l'employé, qui décidément était vraiment adorablement gentil, sort de son bureau pour m'expliquer comment m'y prendre : donc ressortir par le côté sans barrière et repasser avec ma carte validée, cette fois. Ouf, c'est bon ! 

Je peux donc prendre mon train pour aller changer à Kamimaezu et me diriger vers Ôsu Kannon, qui était à la base le titre de mon article, mais comme je me suis tellement étendue sur la fabrication de ma carte, ma visite du quartier d'Ôsu (le Akihabara de Nagoya) et du temple Ôsu Kannon, ça sera pour la fois prochaine. 

Voilà, je vous quitte pour l'instant, les amis, je m'en vais utiliser ma nouvelle carte pour aller faire un tour du côté de Nagoya Eki (et gratuitemeeeeent, grâce à ma petite ruse !) pour prendre en photo les deux tours immenses qui surplombent la gare et trouver accessoirement un magasin qui vend des dictionnaires électroniques - eh oui, même un après-midi entier passé à Ôsu ne m'a pas permis de trouver mon bonheur en dictionnaire électronique... Mais enfin, je l'ai trouvé ailleurs, et je vous raconterai ça en détail dans le prochain post !

A bientôt mes gens !

samedi 15 octobre 2011

Des mangas... ou plutôt de l'absence de mangas

Bien le bonsoir, mes fidèles lecteurs ! 

Ayant reçu des centaines de mails enflammés me demandant un article, le dernier datant d'au moins trois jours - chose intolérable - j'ai décidé de prêter l'oreille aux nombreuses demandes et de ne pas priver plus longtemps mes petits lecteurs de leur drogue quotidienne.

Quoi, pas crédible ? Oui bon ok, c'est juste maman et ma petite Hachi qui m'en ont demandé, mais leurs demandes en valent bien des centaines alors c'est tout comme, voilà. Et puis c'est pas gentil de casser mes rêves de gloire.

Alors, qu'est-ce qu'on a au programme aujourd'hui ? Eh bien, basiquement, on a la raison même pour laquelle j'ai commencé à vouloir apprendre le japonais, pour laquelle je me suis investie, et pour laquelle j'ai finalement décidé de tenter l'échange universitaire pour pouvoir vivre un an au Japon. Eh oui mes braves : votre serviteur est en fait une sale otaku, elle a commencé le japonais juste pour être capable de lire des mangas en VO et regarder des animes sans sous-titres. Pas très glorieux hein ? M'enfin, on assume.

Les mangas ! Soyons honnêtes, à deux semaines avant mon départ, j'imaginais en détails la façon dont j'allais dévaliser la première librairie que j'allais trouver. Sauf que voilà, ça fait presque trois semaines maintenant que je suis arrivée, et mon seul achat littéraire n'était même pas un manga, mais un livre (un vrai de vrai, tout en japonais et tout). 

Quand t'achètes un livre au Japon, ils mettent toujours un truc au dessus pour que personne sache ce que tu lis dans le train. (Enfin j'imagine que c'est pour ça...)
 Voilà, ça ressemble à ça à la base. Et ensuite, on enlève le papier, parce que c'est dommage de ne pas voir la couverture, et ça nous donne ceci :

Durarara !! Je sais les potes, vous m'enviez à mort, mais consolez-vous, je ne comprends rien...
Je sais, ça ressemble à un manga, mais ça n'en est pas un. C'est vraiment un livre. Bon, non, pas vraiment, en fait, c'est plutôt ce qu'on appelle un light novel. Sérieusement, vous m'auriez vu prendre de la vraie littérature ? Pas assez folle pour acheter du Haruki Murakami en japonais...

Mais qu'est-ce qu'un light novel, mes amis ? Eh bien, c'est quand même un livre, si si, mais c'est un livre destiné plutôt à un public de jeunes, collégiens, lycéens, etc. Ça ne veut pas dire pour autant qu'il y ait les furigana à côté des kanji (c'est à dire, les caractères qui permettent de savoir comment se lit un idéogramme), trop facile sinon, mais de ci de là, vous trouvez parfois une illustration. Un peu comme dans un tome du Club des Cinq, quoi. (Bon après, la ressemblance s'arrête là.)




A l'intérieur, ça ressemble à ça. (Tu vois Marine que ton petit papier qui allait avec le hamburger m'a servi ! :D) Pour les non-initiés, ça se lit de haut en bas et de droite à gauche.

Mon but, quand je suis entrée dans cette librairie, c'était : ou bien je trouve les deux tomes de Seven Days en japonais, ou bien je trouve le tome 1 du light novel de Durarara!!, et si y'a ni l'un ni l'autre, je sors mon flingue et je bute tout le monde. Heureusement, le tome 1 de Durarara!! étant disponible, je n'ai pas eu à recourir à cette extrémité, et j'ai docilement payé mon achat.

Néanmoins, ce faisant, j'ai pu constater à quel point la librairie était mal achalandée. Bon soit, je suppose qu'on ne peut pas attendre grand chose d'une petite librairie au coin d'un centre commercial, mais bon. J'avais trouvé plus de choix dans une autre librairie à Fujigaoka, mais rien qui m'intéressait, donc j'ai laissé tomber. (Et dire que pourtant j'avais réussi à trouver un tome de Demian Syndrome dans une minuscule librairie au fin fond de Takayama, en 2008...) 

Enfin voilà, c'est pas encore mon souvenir de rêve d'un étage entier consacré à mon genre favori (n'entrons pas dans les détails...) dans une boutique d'Akihabara. Mais enfin en même temps voilà, Akihabara, le palais de la tentation de l'otaku, l'autel de la fujoshi... Dans la boutique en question, il y avait des mangas sur cinq étages. Et après on se demande pourquoi je veux aller habiter à Tôkyô...

Bref, où en étions-nous ? Ah oui, mon light novel, qui constitue à ce jour le seul et unique achat ayant rapport avec mon inavouable côté otaku. J'attends avec impatience ce jour où ma carte de train me permettra de voyager librement dans tout Nagoya, et là, je pourrai aller écumer les boutiques de livres de Sakae et les game center de Kamimaezu... (Certaines filles font du shopping quand elles sortent. Moi, je vais dans les salles d'arcades. Chacun son truc !)

L'espoir que je nourrissais aussi, quand j'étais en France, c'était que, dans ma grande naïveté, je pensais que j'aurais accès à tous les animes avant tout le monde, dès que j'allumerais la télé. Peu importe qu'il n'y ait pas de sous-titres, l'important étant que je les voie pendant leur diffusion. Il y avait juste une faille dans mon calcul : pour regarder un anime à la télé... eh oui ! Faut avoir une télé ! 

Ma chambre en étant dépourvue, j'ai donc renoncé à mon rêve d'anime (pour le moment...), et celui de manga est repoussé à une date ultérieure (probablement début novembre). Voilà donc pourquoi, mes amis, je me sens tout à fait paradoxalement plus loin que jamais du monde des mangas. Surtout que, n'ayant pas pris la peine d'encombrer mes valises avec certains de mes propres volumes, je n'en ai aucun à me mettre sous la dent ici ! Oh, torture. 

Mais un jour viendra, oh oui, où je prendrai le bus pour Tôkyô (ouais, ça a moins la classe que le train mais bon sang, le shinkansen c'est vraiment trop cher, quoi.) et j'arriverai fièrement à la gare de Tôkyô, ou je monterai dans la ligne Yamanote, avec pour destination Akihabara ! Et là... mon portefeuille pourra fièrement rendre l'âme. 

En vérité, la seule fois de ma vie où je suis allée à Akihabara (si vous n'avez pas suivi jusqu'ici, Akihabara est un quartier de Tôkyô qu'on surnomme aussi le quartier de l'électronique, et qui constitue aussi le temple moderne de la culture manga), et que je suis entrée dans cette énorme boutique qui s'appelait Mandarake et où on avait des mangas sur cinq étages (oui oui, ça m'a marquée), étant incapable de lire les kanjis, j'avais pris un quart d'heure à expliquer à une vendeuse que je cherchais un manga qui s'appelait Kaze no Yukue. Évidemment, quand on fait du japonais depuis un an seulement, c'est pas facile. 

Mais bon, je me suis améliorée depuis, et maintenant que je suis devenue capable de demander ce que je veux, quand j'aurai acheté mes tickets de bus, Tôkyô pourra trembler ! Sana sera dans la place. (Enfin, quand j'aurai des thunes à claquer, ce qui n'est pas d'actualité pour l'instant, mais bon, je ne désespère pas.)

Quoi qu'il en soit, voilà ma vie de moine, sans animes, sans manga, sans comprendre mon livre (je sais, c'est pas très folichon tout ça... Mais bon, je l'ai aussi acheté pour le plaisir de l'avoir dans ma collection), ah, mes braves, si la Providence ne m'avait pas fait ce merveilleux cadeau de m'offrir un réseau wifi non protégé qui puisse être capté dans ma chambre, j'en aurais eu, du temps libre ! 
Voilà voilà. Vous aurez plus de détails sur l'assouvissement de ma passion quand j'aurai visité une librairie plus grande. A part ça, Nagoya en direct : je suis assise sur mon lit, à côté de ma fenêtre, et il fait une sacrée tempête dehors, pluie, vent, tout le tintouin - je n'arrive même plus à distinguer les grandes tours au fond. Le genre de soirée où il est doux de se pelotonner dans son lit et de lire un manga... Mais ça sera pour plus tard, je ne désespère pas.

Sur ce j'en finis avec cet article qui n'est absolument pas construit, et je vous souhaite une bonne soirée/fin d'après-midi/journée selon là où vous vous trouvez.

A plus tard, tout le monde !

mercredi 12 octobre 2011

Du nucléaire au Japon

Bien le bonjour, mes fidèles lecteurs ! Enchantée de vous retrouver encore une fois pour une séance de partage.

Aujourd'hui, nous allons parler d'un sujet qui m'a valu de nombreux "aaaah, pars pas !" ou "tu feras attention à la provenance de tes aliments hein !" ou "mais... mais t'as pas peur d'y aller ?" ou "tu vas nous revenir avec un troisième bras haha!" : bref, le délicat sujet du nucléaire au Japon. Je sais qu'il y a beaucoup de gens qui se demandent comment ça se passe là-bas, sur le terrain, et qui s'inquiètent de loin. Qu'en est-il véritablement au Japon ?

Eh bien, je ne peux pas parler pour les autres régions, ni même pour les autres villes, mais dans la mienne en tout cas, Nagoya, 4ème plus grande ville du Japon, eh bien... On n'en parle pas. Les japonais avec qui je discute ne l'évoquent pas, sauf quand je leur pose des questions dessus. On ne voit pas de pubs du genre "faites attention à la provenance de ce que vous mangez !" (ou bien peut-être qu'on les voit et que je ne sais pas les lire...).

Bien sûr, mon accès à l'information est très limité, étant donné que je n'ai pas la télé et que je ne sais pas lire le journal en japonais, donc mes informations ne sont peut-être pas bonnes : avant tout, ce que je vous dis là, c'est surtout la façon dont moi je le vis, personnellement.  Avant de partir, je m'inquiétais plus ou moins à ce sujet, mais maintenant, en étant sur le terrain, c'est presque comme si ça n'avait jamais eu lieu.

Le seul moment où j'ai vu quelque chose sur le sujet sans en avoir demandé des informations dessus la première, c'est quand, alors que j'attendais pour faire mon Alien card au bureau de l'immigration, j'ai vu une vieille dame qui pleurait dans son mouchoir devant un reportage. J'imagine que même si les japonais n'en parlent pas, ils y pensent très souvent quand même...

Ah non, il y a eu un autre moment : c'était quand deux élèves de ma classe d'étrangers ont dit qu'ils étaient allés faire du volontariat pour aider les sinistrés pendant l'été. Je ne sais pas si c'était vraiment à Fukushima qu'ils sont allés, parce que je n'ai pas trop compris ce qu'ils disaient, mais quoi qu'il en soit, le sujet a été clos rapidement. 

Quant aux tremblements de terre en général, qu'en est-il ? J'ai emménagé dans la région qui est apparemment celle où les tremblements de terre sont les plus fréquents - mais pour l'instant, je n'en ai ressenti aucun. (Et non, quand mon voisin avait ramené sa copine dans sa chambre, ça ne comptait pas.) Le soir, quand je dois m'endormir, je me demande souvent quand est-ce qu'il y en aura un, surtout qu'au huitième étage, à priori, ça ne doit pas passer inaperçu ! Bref, quand j'en ressentirai un, je vous en ferai part, évidemment. 

Quoi qu'il en soit, voilà pour mon avis à ce sujet : les japonais cachent tellement bien leurs blessures qu'on arrive presque à s'imaginer qu'elles ne sont plus là. J'aimerais avoir la télé, pour un peu plus d'informations, mais bon, celle du 4ème étage est toujours squattée par les garçons qui regardent leur match de foot, alors je ne risque pas d'y avoir accès.

Voilà, mes enfants, un sujet plutôt court, je vais voir si je n'ai pas quelques photos à vous mettre sous la dent pour calmer votre frustration que je devine intense. 

Le port de Nagoya... Vous pouvez dire que c'est moche, je ne me mettrai pas en colère.

Ma résidence, International Student Center. Si vous voulez voir ma chambre, calculez que la plate forme en haut c'est le 11ème étage et que je suis au huitième , probablement le troisième balcon à partir de la droite.




Le truc gris, au fond (non, pas les nuages) c'est un bout du port, que je peux voir de ma chambre.

Mon premier essai culinaire depuis mon arrivée. Une bouillasse d’œufs arrosée de sauce okonomiyaki et parsemée de katsuobushi. Pas dégueu, juste dommage que j'aie confondu le sel et le poivre au magasin...

Des cup noodle au curry. Pas mauvais non plus, mais ça arrache un peu la bouche.

La vue de nuit depuis mon balcon. Je sais pas pourquoi c'est tout vert, ça fait un peu radioactif, tout ça... A moins que ce ne soit pour coller à mon article.
Voilà mes gens ! Et pendant que j'y suis, une petite annonce : j'ai mis un petit lecteur en haut à droite de ce blog. Il y en avait un autre avant, qui vous forçait à écouter ma musique, mais j'ai changé de système parce que ça pompait toute ma bande passante et qu'au final on ne pouvait plus rien écouter du tout. Maintenant, si vous voulez écouter, il va falloir cliquer !

Mais écoutez quand même, parce que c'est de la bonne musique et tout, si si !

La preuve :

   

Voilà ! Je vous souhaite une bonne journée à tous !