lundi 13 avril 2015

De mon arrivée au Japon


Salut à toi, cher lecteur !

Comme je sais que tu brûles d'impatience de savoir comment s'est déroulé mon voyage, je m'empresse de t'en faire un compte-rendu détaillé (même si tu ne le liras que bien plus tard, je pense, une fois que j'aurai enfin internet dans mon appartement).

Si tu te poses la question, sache que ce voyage s'est très bien déroulé et que je suis arrivée sans encombres au Japon, d'où je t'écris avec les doigts plein de la graisse de mon beignet au curry. Je partais donc avec Sweet, dont le nom reviendra probablement très souvent dans ce blog, et qui m'a retrouvée, avec sa gentille maman, à l'aéroport de Paris Charles-de-Gaulle le matin – notre avion était vers 14h.

Quelque trente minutes après les retrouvailles, pour bien commencer le voyage, elle avait déjà réussi à changer le code de sa valise sans s'en rendre compte et à se retrouver incapable de la rouvrir. Il a donc fallu qu'on essaie un par un tous les codes à trois chiffres de sa valise jusqu'à retrouver le bon… Épique, oui oui.

Après ça, on a dit au revoir à sa famille, et on est parties vers la zone duty free, où nous attendaient un petit Starbucks et la porte d'embarquement de notre vol direction Dubai. On commençait à y faire la file, quand soudain, je repère dans la file 1ère classe un long nez, des cheveux blancs qui me disent quelque chose… Eh oui, Dominique de Villepin est devant nous, encadré de ses gardes du corps, l'air tout à fait paisible, attendant de monter comme nous. On est rassurées : si Domi est dedans, notre avion ne risque pas de se crasher, pas vrai ?

Bref, voici donc le moment d'embarquer ! [Attention : les lignes qui vont suivre constituant une déclaration d'amour à l'intention de la compagnie Emirates, vous pouvez les passer.] Je n'avais jamais pris l'avion avec Emirates avant, mais j'avais entendu des échos, comme quoi c'était une des meilleures compagnies du monde, etc… Eh bien, sachez, mes amis, que sa réputation n'est pas usurpée. Les hôtesses et stewards étaient très sympathiques, la nourriture était très bonne (malgré ce moment où j'ai vu le piment sur le poulet et que je l'ai pris pour un de ces piments que ma famille espagnole me fait souvent goûter quand j'y vais, à avaler d'un coup : GRAVE ERREUR. J'ai eu la bouche en feu pendant une demi-heure et n'ai pas pu savourer comme il se devait le très bon poulet au curry), les films proposés étaient au moins au nombre d'un million, et parmi les récents en plus (Interstellar, etc…), même si j'ai finalement choisi de me passer devant un bon vieux Américain à Paris, bref, c'était fort agréable.

Arrivée à Dubai (la vue de nuit de la ville était magnifique), attente de trois heures, lecture refroidissante d'un article posté par ma sœur sur le crash de l'A320 qui venait du Brésil il y a quelques années, puis on embarque sur le deuxième avion, qui n'est pas un Airbus lui, mais un Boeing ; moins confortable et luxueux que le premier, mais qui 1) a des petites lumières sur le plafond de ses couloirs qui reproduisent les constellations de la galaxie (j'étais déjà conquise), 2) possède la sélection entière Hobbit/Seigneur des anneaux (j'étais amoureuse pour de bon). Ne mentionnons pas (ou si, plutôt, mentionnons-la) la très bonne omelette au fromage et aux champignons, accompagnée de Rondelé (mais y'avait pas de fines herbes dedans, alors c'était pas vraiment du Rondelé).

On n'a pas tardé à se faire remarquer en parlant en japonais à l'hôtesse, qui nous a dit qu'elle venait d'une université à Ôsaka et tout, et après quoi, le voisin de Marine, un vieux japonais dont la femme était assise de l'autre côté de la rangée, lui a tapé la tchatche pendant un bon moment dans un japonais relativement incompréhensible.  (Pardon de t'avoir laissée seule dans cette épreuve, Marine.)

Bref, un très bon vol, dont le gros point noir se trouve surtout à l'arrivée à Kansai Airport. C'est peut-être (probablement) parce que c'était la saison des fleurs de cerisiers, mais la file pour passer le check-out (je sais pas trop comment appeler ça, mais c'est l'inverse du check-in, alors…) s'étendait au moins à perte de vue. On s'était dit "oh oh, on a un visa, on va gruger la file !". Que nenni, on a dû attendre nos deux heures comme tout le monde. C'est seulement en arrivant devant le bureau que le monsieur me fait signe d'aller vers une autre file. Hi hi. Bref, d'habitude je loue la célérité des japonais, mais Kansai Airport doit être une dimension parallèle qui n'appartient pas vraiment au Japon, parce que c'est pas la première fois qu'ils me font le coup.

Marine était un peu angoissée parce qu'elle était censée retrouver quelqu'un de son université qui l'attendait pour aller à l'hôtel, mais avec nos deux heures d'attentes dans l'antre de la sueur et des cris d'enfants et des épaules tuées par des sacs à dos de dix kilos (si le purgatoire existe, il doit ressembler à ça), on n'était pas sûrs que la personne serait toujours là. En fait, pas d'inquiétude, quelqu'un l'y attendait. On est même passés vite fait sur le stand Softbank pour acheter une carte de téléphone pour Marine, mais c'était déjà trop tard pour moi et mon portable non rechargé depuis plus d'un an. (Me voici donc sans téléphone, ce qui, comme vous pourrez vous en douter, est HORRIBLEMENT peu pratique, surtout lorsqu'on arrange un rendez-vous à l'avance avec Marine et qu'on ne se réveille pas à temps pour y aller. (Pardon encore, Marine!))

Puis nos chemins se séparent, hôtel pour Marine, nuit en auberge de jeunesse pour moi. Je m'étais jurée de botter les fesses du décalage horaire, mais j'ai probablement trop dormi dans l'avion, et je passe la majeure partie de la nuit réveillée, avec une migraine effroyable. Je m'endors à 6h, mais évidemment, il faut que je me réveille à 8h pour aller signer mon bail (les yeux collés et la migraine toujours là).

Je laisse mon énorme valise dans une consigne automatique, ainsi que mon sac à dos déchargé d'à peu près tout ce dont j'aurai besoin pour aller signer le bail, à part mon sceau, que j'oublie comme une grosse bêbête  dans la poche avant. C'est malin. À part ça, j'ai bien fait mes repérages avant de partir, je connais (presque) le chemin comme ma poche sans l'avoir arpenté (à part la gare de Namba, qui est grande comme au moins deux fois le Texas), et je me rends donc à Esaka, où se trouve mon agence de location Kinoshita.

C'est là, dans un bureau étouffant, que M. Yamanaka et M. Yoshimura me lisent et me font signer un milliard de papiers, tout en m'expliquant le tout en japonais, ce qui me fait me dire que quand on veut emménager au Japon et qu'on ne parle pas un mot de japonais, il faut une bonne dose de débrouillardise et de courage. Ken "Mon Sauveur" n'est malheureusement pas là, mais je l'ai au téléphone (hiiii!) et sa jolie voix qui parle magnifiquement bien anglais (ce qui n'est pas courant pour un Japonais, précisons – mais d'après M. Yamanaka, Ken est à moitié américain (j'ai toujours une chance qu'il soit blond, donc!)) m'explique quelques menus détails et me supplie de lui donner mon numéro de téléphone une fois que j'en aurai un. (Oh, Ken, même sans me supplier, je te l'aurais donné!)

Après une heure et demie (oui, parce qu'il a fallu lire tous les papiers, etc, c'était LONG), j'ai les clés, et houp, on est partis. Je ne retrouve plus ma valise à Namba, ce qui est fort embêtant, parce que je ne me souviens plus du tout dans quelle consigne je l'ai laissée. Après une demi-heure passée à tourner en rond, je la retrouve enfin, et c'est naze et en sueur (dieu merci, je n'ai pas emménagé pendant l'été) que je me dirige vers ce qui sera mon nouvel appartement !

Arrivée à Suenari, mon quartier, un problème m'apparaît très vite : malgré le fait d'avoir à peu près mémorisé son emplacement sur Google Map après l'avoir visité un milliard de fois, je n'ai pas de plan de l'endroit où se trouve mon appartement, à part un tout petit screen fait avant de partir qui cache une bonne partie des routes. Je mets donc au moins trois quarts d'heure à rejoindre mon appartement depuis la gare d'Obayashi, contre un quart d'heure selon ce que l'agence prévoyait. Mais je suis chez moi !

L'appart est beau, grand, propre, et absolument vide. Le soleil éclaire la porte d'entrée (oh oh, je pressens les grosses chaleurs à venir en été), le sol est de parquet ciré, j'ai un mini-balcon, une salle de bain qui se sépare en salle de lavabo d'un côté et salle de baignoire de l'autre, et les toilettes séparées de l'autre côté de la salle de lavabo, une mini kitchenette dans le couloir, et voilà. Il ne me reste plus qu'à attendre que mes meubles soient livrés, plus tard dans la journée : frigo, lave-linge (qui fuit, mais le monsieur est venu le lendemain réparer ça), micro-ondes, aspirateur, table et deux chaises, et futon, un beau futon avec une grosse couette en plumes et une couverture supplémentaire. Très agréable.

L'endroit est un peu excentré, plutôt résidentiel, mais il y a un supermarché et un 100¥ shop à cinq minutes de chez moi, un Sushiro (mon restaurant de sushi préféré) à dix minutes de là (j'y ai traîné Marine dès notre arrivée), quelques combinis, des restaurants divers et variés (et promettant d'être délicieux), et une fois que j'aurai un vélo, je pourrai encore plus explorer les environs !

Bref, tout va bien, j'ai un appart très cool, il ne lui manque plus qu'internet et un canapé ou un fauteuil pour être vraiment d'enfer (là, avec le futon rangé dans le placard pendant la journée, il fait un peu vide).

Voilà pour mon installation ! On se retrouve peut-être bientôt pour un post sur la bouffe japonaise et les 100¥ shops, que je suis incroyablement heureuse de retrouver, et je n'oublierai pas non plus de parler du PQ japonais, promis.

À plus les minus !

2 commentaires:

  1. Bonjour!

    je viens de dévorer les articles du blog depuis le séjour à Nagoya (ma ville) et grâce au blog de Sweet que je remercie au passage.

    Quelle énergie et surtout que les articles sont intéressants! du coup j'ai mis vos deux blogs en liens sur ma page FB et ça a déjà intéressé pas mal de monde :)

    A bientôt pour la suite de vos aventures.

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    1. Oooh, c'est vraiment super gentil ça ! Merci pour la petite pub, et contente de savoir que ce blog te plaît ! Alors comme ça tu habites à Nagoya ? Où exactement (si c'est pas indiscret?)

      A bientôt !

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