jeudi 29 septembre 2011

De la nourriture japonaise...

Il y a beaucoup à dire sur ce chapitre ! La culture japonaise est très dense et très riche, mais plus le temps passe, et plus c'est vers sa culture culinaire que je me sens attirée. J'avais fait quelques expériences plus ou moins heureuses par le passé (dont la moins heureuse de toutes était sans doute le nattô, dont pas mal de gens vous diront que ça a un goût entre le maroilles moisi et la chaussette puante oubliée dans une paire de baskets depuis trois mois) mais en arrivant, j'ai pu reprendre mon éducation culinaire japonaise là où je l'avais laissée. La chance que j'ai, c'est que la maman de ma famille d'accueil est enchantée à l'idée de m'apprendre de nouvelles choses, alors elle m'explique tout en détails, c'est très intéressant. 

La base du repas japonais, c'est quand même le riz. Pour l'instant, je ne crois pas avoir pris un repas, depuis mon arrivée, où il n'y en avait pas, à part le petit déjeuner. Mais le riz, c'est décliné en beaucoup de façons, pour qu'on ne s'en lasse pas... et puis de toute façon, j'adore ça, moi, le riz, je pourrais en manger pendant le reste de ma vie (qui sait si ça ne sera pas le cas !). 

Le premier soir, il y avait donc du riz, mais aussi d'autres choses (dont je ne me souviens pas bien (j'avoue, j'ai honte) parce que je débarquais juste de l'aéroport et qu'il était tard) comme une sorte de thon en boîte comme on peut en trouver en France mélangé à de la sauce dont je ne sais absolument pas ce que c'était, des pommes de terre qui n'étaient pas des pommes de terre, mais un truc bien d'ici, etc. 
Pour le petit déjeuner, je m'attendais au riz, mais non : un oeuf au bacon, avec tartine grillée et confiture de pomme, du thé et des fruits (dont des poires qui ont la forme de pomme et des raisins super amers). Mais bon, pas si japonais que ça, à tout prendre. 

Puis, à la cantine, la découverte de l'année : le karaage (pour les non-initiés, c'est pas "karaaj", c'est plutôt "kala-agué"). C'est une sorte de poulet coupé en morceaux gros comme une balle de golf et fris, aah, un délice ! Et pour aller avec - on ne la présente plus - la soupe miso, ou miso shiru, avec des petits dés de tofu dedans, des algues et du miso (ben oui, sinon ça ne s'appellerait pas soupe miso). Personnellement, j'adore... (en même temps si c'était pas le cas, je ferais pas un article sur combien j'aime la bouffe japonaise - nattô mis à part.) Il y avait aussi des croquettes de poisson, croquantes à souhait, miam ! 

Le repas du soir, il me semble que la maman de ma famille d'accueil a dit que ça s'appelait "temaki". Je ne voudrais pas vous induire en erreur, si ça vous semble douteux, oubliez ça. Il s'agissait en fait de maki (oui oui, comme les maki et les sushis) fait à la main (donc le "temaki", à savoir "main" et "maki" paraîtrait logique, mais...). On prend un carré de nori (l'algue sèche qui entoure les maki), on prend une cuillère de riz qu'on met dessus, et en face de vous, vous avez plein de petits plats, contenant de thon cru haché, du thon cru en sashimi, du saumon, des lanières d'omelette, des petites saucisses coupées, des concombres, et autres condiments, et vous décidez de ce que vous préférez : vous prenez, vous roulez, et vous mangez. Pratique non ? 

Et puis, un peu plus tard le soir, il y a eu ce moment de bonheur où j'ai mangé le daifuku que j'avais acheté dans la journée. Daifuku et onigiri : avec du thé par dessus et de la soupe miso, ça pourrait être le repas unique du reste de ma vie. Le daifuku, c'est du mochi, c'est à dire une pâte blanche gluante (avec laquelle beaucoup de vieux japonais s'étouffent lors du nouvel an et en meurent... faut être prudent avec le mochi tueur) qui est fourré à beaucoup de choses, mais généralement de l'anko, c'est à dire une pâte de haricots rouges (azuki) sucrée. Je ne sais pas pourquoi, mais la consistance du tout a toujours rebuté mes parents. Mon daifuku à moi, il était à l'anko, mais en plus, il avait des petits morceaux d'azuki, qui ressemblent à des grosses pépites de chocolat de l'extérieur... Mais qui sont du haricot rouge. Un délice ! 

Aujourd'hui, je n'ai pas résisté encore une fois à l'appel de l'onigiri, c'est à dire que pour 100 yens (95 à la fac !) vous avez une boule de riz, enveloppée de nori, et fourrée à un tas de trucs différents : un peu comme le daifuku, sauf que c'est salé et pas sucré... et que c'est du riz et pas du mochi. Bon ok, ça n'a rien à voir, j'avoue. Mon onigiri à moi, il était fourré au thon-mayo. C'est mon préféré, mais je testerai d'autres goûts quand j'en aurai un peu plus le temps. Je me souviens avoir testé lors de mon dernier voyage un onigiri au goût divin de poulet moutarde (ou mayo)... Aaah... Mes papilles s'en réjouissent encore. 

Aujourd'hui, la maman de la famille, qui m'a apparemment prise en grande affection, m'a emmenée pour le midi dans un restaurant de sôba, ou j'ai pu faire d'une pierre deux coups en combinant le sôba (nouilles de sarrasin) et les tempura (légumes ou crevettes avec une bonne masse de friture autour), le tout accompagné par du thé au blé (mugicha) si fort qu'on aurait cru du café, sans rire. 

Puis ce soir, après un onsen bien apaisant avec la famille d'accueil, quoi de mieux qu'un katsukare ? Katsukare (avec un tiret à la fin pour allonger le e, mais ça ne rend pas si bien sur l'esthétique du mot une fois écrit en romaji), c'est un mix de katsu, soit une escalope de porc panée (bien croustillante, miam!) et kare, donc du curry. Vous avez d'un côté de l'assiette le riz, de l'autre côté le curry, au milieu le katsu, et hop, vous mangez, en mélangeant si vous le voulez, ou pas si vous ne voulez pas. Le katsukare, c'est divin.

Mais dans la culture culinaire du japon, il n'y a pas que la nourriture, il y a aussi les boissons. Du thé, en grande quantité, trouvable dans les distributeurs qu'on peut rencontrer tous les dix mètres sur le trottoir. Thé au blé, thé vert, thé oolong, thé au lait... Bref, vous avez le choix. Mais il n'y a pas que du thé. On peut compter aussi entre autres cette étrange boisson vert fluorescente que j'ai goûtée hier, qui répond au nom de "Melon Soda", même s'il faut vraiment faire appel à votre imagination pour y trouver un goût de melon. On trouve aussi du Calpis, (karupisu) qui malgré son nom peu ragoûtant pour des oreilles francophones, est étonnemment bon. C'est un soda (mais il y a aussi la version non gazeuse) au yaourt, si j'ai bien compris. Ça a la couleur du lait, bien qu'un peu moins dense, mais la ressemblance s'arrête là, le goût est totalement différent. Pour le reste des boissons, je n'ai pas encore testé, mais c'est dans mon programme pour la suite !

Voilà mes expériences culinaires pour l'instant, je vous tiendrai au courant de mes nouvelles découvertes.

See you folks !

Sana.

mercredi 28 septembre 2011

De mon arrivée au Japon... Nihon ni yôkoso !

Et voilà ! Le jour J ! Depuis le temps que j'avais lancé le compte à rebours !

Je dois avouer que j'étais pas très très fière quand j'ai quitté mes parents à l'aéroport pour m'aventurer comme une grande vers la porte d'embarquement, avec le trac un peu comme avant un examen de piano. Mais je vais trop vite : avant ça il fallu passer par le pesage des bagages ! C'est donc avec une valise de 20 kilos et 200 grammes, ainsi que deux sacs pesant à peu près 7 kilos chacun que je suis allée voir le gentil monsieur qui s'occupait des valises. Gentil monsieur, qui en passant, a cru bon me dire quelques mots en japonais quand il a appris que j'y allais pour mes études, et que je n'ai rien compris du tout, et qui m'a encore plus stressée, en fait. Parce que bon, quand un français vous parle en japonais et que vous ne comprenez déjà pas, ça augure mal pour la suite, pas vrai ?

Le gentil monsieur a dit "ok c'est bon!", alors que je me demandais déjà comment j'allais faire s'ils pesaient mon sac à dos, bien rempli avec mon dictionnaire français-japonais méga-lourd, mes deux disques durs externes de deux kilos (c'est dur d'être une geek), un dictionnaire de kanji (capital !) et autres babioles, dont un tome aux quelques 600 pages du Comte de Monte-Cristo. Alors quand le monsieur a dit que ça allait, je vous raconte pas le soulagement.

Pour éviter le poids supplémentaire dans la valise, j'avais sur moi un leggings, avec un jean par dessus, et un débardeur, un tee-shirt, un sweat-shirt (le pauvre portait bien son nom) et un manteau à fourrure. Haha. J'ai connu plus pratique, mais enfin pour emporter de quoi vivre pour un an là-bas, j'imagine qu'il fallait bien subir quelques désagréments.

Après l'enregistrement des bagages, et après avoir lâchement abandonné mes parents et ma sœur, je suis passée par le point "vérification", où il fallait enlever ceinture, manteau, sweat-shirt, portable, avant de passer la porte. Je m'attendais à sonner en passant, vu que ça m'arrive à chaque fois... mais non, incroyable !

Ensuite il a fallu trouver la porte d'embarquement. Je flippais un peu, étant toute seule et tout, mais c'était très bien indiqué, et c'est entourée de pleiiin de coréens (forcément, escale à Séoul) que j'ai attendu de pouvoir entrer dans l'avion. Le Gentil Monsieur m'avait fait l'ultime gentillesse de me réserver des places près des hublots pour mes deux vols, j'ai donc pu contempler Paris by night vu d'en haut, puis Lille (d'après la trajectoire de l'avion), puis d'autres villes que je connaissais pas.

Je suis partie avec Asiana Airlines, une compagnie coréenne que je connaissais pas du tout, et que ma mère avait soigneusement choisie pour moi (mais siii tu verras elle est bien et tout, elle a été élue meilleure compagnie du monde en 2010!), et effectivement c'était pas mal. Bon, y'avait pas de place pour les pieds dans leur truc, et j'ai amèrement regretté de n'avoir emporté ni masque pour les yeux, ni boules Quiès, quand la voisine de devant n'éteignait pas sa lumière et qu'un bébé hurlait de toute la force de ses poumons un peu plus loin, mais enfin.

Au premier repas, bibimbap, que j'ai mangé à ma façon, qui faisait bien rire les deux coréens à côté de moi... et qui m'a arraché la gorge tellement c'était piquant (amis du kimchi bonjour ! Ils sont fous ces coréens...), puis deuxième repas, j'avais demandé "fried chicken" mais je devais avoir un super mauvais accent anglais car j'ai eu du poisson à la place. M'enfin.

Dans un avion endormi, ayant monté tout un système de couverture et de coussin pour pouvoir ouvrir le volet sans déranger les autres par la lumière (le tout en étant confortablement installée) j'ai pu contempler le lever du soleil sur la Sibérie. Le grand mystère de ce vol restera l'ombre noire en forme de rond (un rond bien parfait, pas un avion quoi qu'il en soit...) qui n'arrêtait pas de nous suivre sur la mer entre la Chine et la Corée (mais c'était une ombre, sans aucun doute !) et les traces rouges qu'il y avait sur l'eau, et qui étaient très bizarres et non identifiables. Probablement le fait d'aliens.

Arrêt à Séoul, pour une escale de trois quarts d'heure, ce pour quoi j'avais stressé pendant de looongues heures avant, en me disant, et si le premier avion a du retard ? Et si j'attrape pas le deuxième ? Et si je le trouvais même pas ? Et si  mes bagages suivaient pas ? Mais tout s'est passé au poil, arrivée, descendue de l'avion, les correspondances étaient indiquées par "Transfer", petit passage vite fait encore une fois à la vérification des bagages et des fringues, je continue, et trois tapis roulants plus tard, j'avais trouvé mon avion, avec une foule de japonais considérable (aaah, douze heures d'avion à n'entendre parler que coréen, quel plaisir, du japonais à nouveau !).

Le monsieur japonais qui est mon nouveau voisin est très gentil, il monte ma valise dans le bac à valises au dessus de nos têtes, et à la descente il me le sort et me laisse passer devant lui. Ces japonais, qu'ils sont adorables ! Je voulais absolument voir le mont Fuji de l'avion, mais peine perdue, il était trop loin.

Une heure et demi plus tard, arrivée à Nagoya. Je bous toujours dans mes fringues et je sens toujours autant le phoque, mais ô joie, je suis au Japon ! Je passe l'immigration et la douane sans problème, je récupère ma valise (elle n'a pas été oubliée dans le premier avion, youpi !) et je sors de là pour me rendre compte que non pas une amie seule, comme je m'y attendais, mais elle plus un autre ami japonais, les deux ayant étudié dans ma fac l'année précédente, sont venus me chercher.

On fait un peu le tour de l'aéroport (qui a des boutiques avec des toits japonais et tout, c'est super esthétique), je trouve mon premier combini (pour les non-initiés, combini, de l'anglais convenience store, c'est une boutique ouverte 24h sur 24 où on peut trouver la plupart des produits d'usage quotidien, et surtout des paniers-repas, des boissons, et tout ça) ; et j'y achète mon premier onigiri !! (Autrement dit, boule de riz fourrée entourée par une feuille d'algue.) Et je manque de pleurer d'émotion en le mangeant, trois heures plus tard : bon sang, j'avais oublié à quel point j'aimais les onigiri des combini ! Mais je vous ferai un article plus détaillé sur la cuisine japonaise plus tard, ça mérite le détour.

En sortant de l'aéroport, on prend le bus, direction Nagoya, quartier Fujigaoka. Je manque à moitié de m'endormir dans le bus, alors que le soleil est en train de se coucher sur Nagoya (ah oui, ici le soleil, il se couche à six heures. Ça fait toujours bizarre...) En arrivant à Fujigaoka, la nuit est tombée, je me sens super naze et tout a l'air immense et lumineux. Très bling-bling. Pas de doute, t'es au Japon ! Même l'odeur de l'air est purement japonaise. Ainsi que le bruit des sirènes d'ambulances, et celui des feux pour piétons quand ils passent au vert. J'ai l'impression d'être dans un anime...

La dame de ma famille d'accueil pour trois jours vient me chercher là pour m'emmener chez elle ; elle m'avait écrit un mail en français, mais quand je la vois, je comprends qu'entre nous, ça sera principalement du japonais. Je m'étais attendue, dans ma naïve candeur, à entendre parler en français ceux qui étaient susceptibles de le faire, mais force est de constater que... bah, non, en fait. Tant mieux, immersion totale, je serai obligée de progresser, comme ça. (Pensée qui relève d'un pur masochisme, mais enfin.)

Le mieux : la famille d'accueil a internet, et la façon d'utiliser le wifi est la même ici qu'en France. Que demande le peuple !

Bref, arrivée réussie. Plus parfaite tu meurs. Plus de détails dans un prochain post à propos de mon premier jour en ville, et de comment si jamais tu parles pas japonais, ben tu galères à mort !

See you around folks !

mercredi 14 septembre 2011

De ma passion pour le Japon...

Bon, je sais que vous vous en moquez un peu pas mal de ma vie, mais j'avais envie de vous raconter quand même comment j'en suis venue à aimer le Japon et à vouloir y aller.

Tout ça a commencé, quand j'étais petite, à imaginer des kanji sur mes feuilles de dessin...

Bon ok, on va dire que c'était une coïncidence plutôt qu'autre chose.

Donc tout a vraiment commencé quand j'étais en quatrième, et que Cowboy Bebop et les Visions d'Escaflowne passaient sur Canal+ à peu près à l'heure où je rentrais des cours. (J'étais amoureuse d'Allen et de ses longs cheveux blonds haha. Bon, le fétichisme des blonds aux cheveux longs n'a jamais vraiment disparu d'ailleurs, va falloir m'expliquer pourquoi je pars dans un pays où ils sont tous bruns...)

Mais la diffusion s'est arrêtée et je n'ai plus eu de quoi assouvir ma passion naissante.

Puis au lycée, alors que je passais mon temps à pourrir de dessins mes feuilles de cours, un ami m'a dit "eh, tu connais Naruto ?" et moi "Naruto ? Ghe ?". Le soir même, j'avais déjà regardé les 25 premiers épisodes et commencé la lecture du manga en scantrad.

Une chose en entraînant une autre, je suis allée au Furet, où j'ai découvert le rayon manga, où j'ai acheté mon touuut premier manga quelques semaines plus tard (Détective Conan *o* j'étais si fière de l'avoir sur mon étagère !) et les choses en ont entraîné des autres, j'ai demandé des manga pour Noël, ma collection s'est allongée, au fil des ans...

Puis je suis entrée à la fac, et la même année, je me suis dit : "ok ! Je commence le japonais !" Au début, dans une association. Puis après trois ans d'association, et trois ans de musicologie en fac, je me suis dit qu'il fallait que je me réoriente, et je me suis donc inscrite en licence de japonais, où j'ai entendu parler pour la première fois du programme d'échange qui existait entre Lille 3 et Aichi Prefectoral University. Et je me suis dit "OMG, c'est pour moi, ça !".

J'ai voulu présenter ma candidature en première année, mais manque de bol, il fallait avoir déjà fait sa première année en entier pour pouvoir le faire. J'ai donc validé mon année, et attendu la 2ème pour présenter ma candidature. Il fallait donner une lettre de motivation en japonais et un CV, ce que j'ai fait, en y allant totalement au pif (moi et les lettres de motivation...). On se présentait à plusieurs, avec quelques amis, et comme la fac ne nous tenait au courant de rien, on se demandait un peu comment allait se passer l'entretien, si jamais on était sélectionnés...

Puis le jour de mon anniversaire, j'étais chez moi en train de jouer à FF7 et de siroter tranquillement un thé des Amants, en savourant le soleil de l'après-midi qui se reflétait sur le bâtiment d'en face (eh oui, c'est ça ma vision d'un anniversaire réussi), quand un ami qui se présentait également m'appelle : "L'ENTRETIEN C'EST DANS UNE DEMI-HEURE !" Horreur. Moi paniquée, bien sûr. J'ai foncé à la fac où effectivement, l'entretien avait lieu. En fait, un mail nous avait été envoyé sur notre boîte mail de la fac la veille, mais comme personne ne lisait jamais ses mails dans cette boîte, personne ne le savait, à part l'ami en question, dont l'adresse ne fonctionnait heureusement pas, et qui avait été appelé par notre prof elle-même.

Attente dans le couloir. Mon nom commence par un A, je suis première sur toutes les listes alphabétiques, alors c'est moi qui m'y colle en premier, évidemment. Je me dis que c'est le jour de mon anniversaire, alors ça me portera chance ! Et j'ai de la chance, effectivement : même si je tremble comme si j'avais bu cinq tasses de café, mes deux examinateurs sont très sympas et l'un d'eux adore la musique classique. Je saute sur l'occasion et je lui déballe que je fais du piano depuis mon enfance, que je suis fraîche émoulue du conservatoire, que mes compositeurs préférés sont Debussy, Ravel, Rachmaninov, Chopin, Beethoven, et en échange il me parle des Variations Goldberg, d'Aldo Ciccolini, et je me dis que ça s'annonce bien.

J'ai raison : quelques jours plus tard, sur cette boîte mail où je n'ai jamais posé un regard jusque là, je reçois un e-mail : félicitations, vous avez été sélectionnée pour l'échange universitaire. J'ai du mal à y croire au début, forcément, mais non, force est de constater que ce n'est pas Surprise Sur Prise qui est derrière le coup.

Avec les évènements du 12 mars, évidemment, la chose a semblé compromise pendant assez longtemps, mais je n'ai jamais reçu d'interdiction officielle de la fac... Alors vers mai, juin, j'ai décidé que j'allais y aller quand même, malgré les risques, et malgré ma maman qui aurait tout fait pour que je reste. (Je risque d'ailleurs de faire un prochain post là-dessus (pas sur ma maman, sur l'après-catastrophe) quand j'y serai, pour voir comment la situation est vécue là-bas.)

Et donc me voilà, avec mon billet d'avion aller simple (un grand rêve de ma vie qui s'est réalisé !), et ma valise (qui est trop grande pour rentrer dans la soute apparemment...) et vingt kilos à emporter pour un an à vivre là-bas. Va falloir se restreindre...

Voilà pour la genèse de ma passion... qui, comme beaucoup d'autres, j'imagine, est née du manga, mais qui depuis s'est étendue à d'autres choses, la langue, les coutumes, la nourriture, les dramas...

Et voilà que dans deux semaines, le grand rêve de ma vie va se réaliser. Je suis terriblement chanceuse.

Bon, assez parlé de moi : et vous, comment vous en êtes venu à aimer le Japon ? :D

De la paperasse...

La paperasse ! Faut en remplir si on veut pouvoir partir au Japon...

Pour ma part, il y a d'abord eu les papiers à remplir pour postuler à l'échange, CV et lettre de motivation, avec entretien à la clé (le tout en japonais, faut pas déconner non plus). 

Ensuite, il a fallu remplir les papiers pour obtenir la clé du visa : le certificat d'éligibilité. Ou COE, Certificate Of Eligibility. Et ces papiers là, il faut bien les remplir, c'est trèès important. Autrement, vous pourriez avoir de mauvaises surprises comme moi et vous retrouver ahuri à l'ambassade du Japon en France alors que la charmante dame derrière la vitre vous explique que votre visa n'est pas prêt parce que le nom et le prénom étaient inversés et qu'il a fallu appeler le bureau de l'immigration à Tôkyô pour qu'ils contrôlent tout ça. Ça m'apprendra à m'emmêler les pinceaux entre "family name", "given name", "first name" et "last name"...

Puis il y a eu les papiers de la résidence à remplir, en japonais sous-titré anglais. Puis les papiers de demande de bourse. Puis des papiers pour la fac. Puis le formulaire de demande de famille d'accueil en attendant que la résidence soit libre. Sans compter les papiers à rendre à mon retour, dans un an (et à ne pas perdre entre-temps, le plus dur).

Puis il y a eu l'after-paperasse : j'ai reçu mon COE et ma notification de bourse. Et donc, mon COE en poche, j'ai pu m'embarquer pour Paris et me diriger d'un pas conquérant (enfin, à neuf heures du matin, pas si conquérant que ça, en fait) vers l'ambassade du Japon à Paris (avenue Hoche, pas très loin des Champs-Élysées, avec l'Arc de Triomphe au bout de l'avenue et le parc Monceau à l'autre bout). 

La demande de visa ne se fait que du matin. Il faut remplir un formulaire (eh oui, encore un), donner une photo d'identité, donner son passeport et son COE (correctement rempli) et attendre. Puis deux jours après, dans l'après-midi (et uniquement l'après-midi) vous pouvez vous pointer, avec 25 euros en poche, soit en liquide, soit en chèque, et en échange, on vous donnera un reçu et votre visa. Enfin, sauf si vous faites comme moi, et que non content de donner un certificat d'éligibilité avec des erreurs dedans, vous vous pointez en oubliant totalement de ramener les 25 euros. Eh oui, on est doué ou on l'est pas.

Ne vous faites pas avoir (comme moi à l'instant) par la date d'expiration qui sera inscrite sur votre visa. Trois mois après, ce n'est pas le visa qui expire, c'est la limite de temps pendant lequel vous pourrez entrer sur le territoire japonais. Pas d'inquiétude donc ! 

Voilà pour un petit aperçu de la paperasse... Je n'ai pas tout dit, on peut aussi s'intéresser aux assurances, mais comme je suis en plein dedans et que je ne sais pas encore comment ça va se goupiller, plus de détails dans un prochain post ! (Oui, je sais, ce teaser est le plus exaltant que vous ayez jamais lu.)


A plus !


Sana.

mardi 13 septembre 2011

Irasshaimase ! いらっしゃいませ!

Salut à tous ! Je vous souhaite la bienvenue sur mon blog ! 

Décollant pour Nagoya (Japon) dans le cadre d'un échange universitaire d'ici deux semaines, j'ai créé ce blog pour pouvoir partager mon expérience avec tous ceux qui auraient envie de lire les pérégrinations d'une étudiante de vingt-deux ans en milieu étranger. (Et aussi pour donner des nouvelles à ma famille, coucou maman!)

Dans la mesure du possible, j'essayerai d'updater le blog régulièrement (haha, on va rire). Vous trouverez probablement sur ce blog des photos (et même très probablement), des informations pratiques sur la ville et ses alentours (c'est à dire, dès que j'en aurai...), sur la façon de se déplacer à Nagoya, sur le climat, sur ma fac, et sur toutes les petites habitudes japonaises que je rencontrerai durant mon séjour.

Ah, il n'est pas exclu que je fasse quelques articles sur mes passions, comme (à tout hasard) les mangas. Et la nourriture japonaise. Et autres.

Quoi qu'il en soit, si ce blog peut servir de mine d'informations à un futur étudiant en partance - ce qui m'étonnerait, mais sait-on jamais - j'en serais ravie, et je répondrais avec plaisir à toutes les questions que vous pourriez me poser ! (Du moins, dans la mesure de mes maigres moyens.)

Bonne visite ;)

Sana.