samedi 31 décembre 2011

Mon pèlerinage otaku (Hikaru no go)

Bien le bonjour mes amis ! 

Il me semble que je ne vous ai pas encore raconté mon pèlerinage otaku à Nagoya. C'est là que vous allez me dire, "mais quel genre de pèlerinage otaku tu peux bien faire à Nagoya ? Y'a rien, là-bas !" Et vous n'aurez pas totalement tort, j'en conviens. Mais toutefois, en cherchant bien, on peut découvrir de quoi ravir son âme hystérique de fan. 

C'est ainsi qu'un beau jour, alors que je venais d'acheter la vingtaine de tomes que comporte ma série préférée Hikaru no Go et que je les savourais tranquillement dans mon lit, surprise ! Sous mes yeux, voilà Akira Toya, l'un des personnages principaux, qui au cours du tome 14, débarque tranquillement à Nihon Ki-in de Nagoya pour jouer au go.

Comment ? Vous ne savez pas ce que c'est que le go ? Mais si mais si, vous savez, c'est ce jeu millénaire, d'abord apparu en Chine, puis transporté au Japon, où il s'est si bien développé qu'il en devenu japonais, où vous posez des pierres blanches et noires sur un plateau appelé goban. 

Un goban
 
La règle du jeu est simple : ces pierres que vous posez ont le pouvoir de tuer celles de l'adversaire, et elles vous donnent un territoire ; celui qui a le plus de territoire a gagné. La mise en œuvre de cette règle est par contre extraordinairement compliquée, mais très intéressante. 

Hikaru no Go, c'est donc un manga à propos du go. On pourrait se dire, mais ça va pas être un peu super chiant, ton truc ? Un manga à propos de ce jeu de vieux croûton ? Eh bien détrompez-vous, mes amis, car les deux auteurs, la scénariste Yumi Hotta et le dessinateur Takeshi Obata, savent rendre le tout très intéressant. 

Sai à gauche et Hikaru à droite
 Hikaru (le héros) découvre le go au moment où un fantôme millénaire du nom de Sai, maître de go à la cour de l'empereur lors de l'époque Heian, vient trouver refuge dans son esprit et le pousse à s'intéresser petit à petit au jeu. On apprend donc en même temps que Hikaru les rudiments et les subtilités, tandis qu'il évolue petit à petit. 

Son évolution est en partie due à un rival qui apparaît subitement sur son chemin, du nom d'Akira Toya : un petit génie du go qui joue avec acharnement depuis ses deux ans, et qui, à onze ans, est déjà sur le point de passer pro. Il rencontre Hikaru par hasard dans un club de go, joue une partie contre lui (ou plutôt, contre Sai, qui se cache à l'intérieur de Hikaru), se fait totalement laminer, et ne le supporte pas lorsqu'il apprend que Hikaru, techniquement, n'avait encore jamais joué au go. Bien décidé à trouver la réponse au mystère (parce que non, quand on est débutant, même avec un coup de bol cosmique, ce n'est PAS possible de battre quelqu'un presque sur le point de passer pro), il se met à poursuivre Hikaru comme son ombre, et le pousse par là-même à jouer de plus en plus. 

Akira et Hikaru
C'est donc ce Toya là qui débarque dans le tome 14 à la Nihon Ki-in, soit l'institut de go où tous les pros de la région de Nagoya exercent leur fonction (eh oui, ils sont payés toute la journée pour jouer au go, ces chanceux). L'histoire prenant place à Tôkyô, toute la tripotée de personnages que comporte ce manga évolue donc d'habitude autour de la Nihon Ki-in de Tôkyô, du Mc Do du coin, etc. Mais il arrive parfois que les joueurs pro soient obligés d'aller disputer des parties à l'extérieur, et voilà donc notre Akira qui s'en va jouer une partie à Nagoya - ville probablement choisie parce que Yumi Hotta, scénariste, habite également à Nagoya. C'est d'ailleurs assez marrant de constater qu'elle donne parfois des noms à ses personnages en fonction des arrêts de métro, par exemple Kamimaezu ou Gokiso (même si les kanjis changent pour ce dernier, mais bref). 



Par conséquent, en découvrant cette charmante coïncidence dans le tome 14 ("Akira à Nagoya ! Moi à Nagoya ! Moi vouloir suivre les traces d'Akira!"), par un bel après-midi ensoleillé, avec une ami qui aime le go autant que moi, nous nous sommes donc aventurés vers la Nihon Ki-in, en découvrant avec bonheur que l'endroit où elle se trouvait était couvert par notre ticket de train et qu'on avait même pas besoin de payer. 

Arrivée là-bas : quelle énorme sensation d'excitation qui nous prend lorsqu'on arrive devant le bâtiment, et qu'on découvre que les décors sont exactement pareils que dans le manga, jusqu'au poteau électrique, jusqu'aux rayures du plafond, et à la route surélevée qui passe à côté...


Et voilà comment on reproduit un manga ! Ah, c'est l'inverse ?

Le cœur battant, le souffle court, on entre donc dans ce saint des saints, où on prend les escaliers pour s'aventurer au premier étage (enfin, le deuxième étage japonais, mais le premier étage français), et où le bruit de conversations et de pierres de go s'entrechoquant commence à nous terrifier. 

Nous voilà arrivées à l'accueil, exactement là où se tient Akira dans mon tome 14 au moment où il parle de son père au standardiste, ah, quelle émotion ! 

J'ai posé les pieds sur le même tapis qu'Akira Tôya !! *o*
La réceptionniste nous demande si on veut participer au tournoi qui a lieu pile ce jour, et nous "ah non !! On vient à peine de commencer le go ! On veut juste un endroit pour jouer..." Et après nous avoir fait payer 800 yens (soit 8 euros, un peu chérot, mais bon, Nihon Ki-in!), elle nous indique d'abord une première salle, où ma mâchoire manque de tomber par terre quand je découvre que des goban (plateaux de go) sont installés au fond de la pièce pour qu'une personne (probablement pro) joue en simultané avec quatre adversaires, exactement comme dans mon manga ! 

Mais à cause de ça, on nous demande bientôt de changer de salle, et on se retrouve donc à partager la salle du tournoi avec des joueurs jusqu'à 9 dan (soit le plus haut grade au go). C'était assez amusant (et terrifiant) de constater le niveau terrible de la table d'à côté et notre niveau pitoyable à nous... Le plus difficile étant d'essayer de cacher le goban chaque fois que quelqu'un s'approchait, de ne pas y réussir, et de nous entendre marmonner des conseils par des vieux messieurs bourrés de bonnes intentions, mais qui mâchaient horriblement leurs mots, qui parlaient avec du vocabulaire spécifique et derrière un masque à rhume en plus de ça - impossible de comprendre, alors on faisait juste oui oui avec la tête d'un air un peu perdu... 

Bref, on a passé les trois heures suivantes à disputer une partie, avec moi qui me baladais un peu dans la Nihon Ki-in pendant que mon adversaire réfléchissait, et qui découvrais des lieux comme par exemple l'entrée de la pièce où Akira joue sa partie, dans le style japonais, qui était malheureusement fermée, et qui est principalement la raison pour laquelle il faut que j'y retourne...

C'était la porte de gauche qui était fermée T_T
Lorsqu'on est sorties de la Ki-in, il faisait déjà nuit dehors (pas dur en même temps, par ici), et on avait vraiment l'impression d'avoir vécu quelque chose d'extraordinaire. Tout était exactement pareil ! Alors qu'est-ce que ça sera quand on visitera la Nihon Ki-in de Tôkyô, là où non seulement Akira, mais Hikaru, Waya, Isumi, Ogata, Toya Meijin, tous mes héros se réunissent tous ! Qu'est-ce que ça sera de voir l'arrêt de métro où Hikaru débarque tous les jours pour aller jouer ! Je ne vous raconte pas à quel point j'ai hâte. 

Bref voilà, c'était une journée excellente, bourrée d'intense excitation - voilà le genre de tourisme que j'adore !

Je vous laisse mes amis, et je vous souhaite une bonne année ! 

A la prochaine !

mercredi 28 décembre 2011

Des takoyaki

*Passe une tête timide par la porte d'entrée* Euh... salut ? Aah, non, ne me jetez pas de cailloux ! Je sais, je sais, je suis inexcusable. Ma flemme légendaire faisant encore des siennes, j'ai d'abord pris comme prétexte le fait de n'avoir pas internet dans ma chambre pour ne pas écrire d'article (bon, j'imagine que ça a joué un peu aussi...). Mais maintenant que je viens de le récupérer, je n'ai plus d'excuses. 

A ma décharge, je ne fais pas beaucoup de tourisme donc je n'ai pas grand chose à vous raconter, mais enfin, j'ai décidé de ne pas laisser plus longtemps mes braves lecteurs dans l'angoisse (chut, ne dites rien, laissez-moi y croire) et de vous parler de ce qui vaut la peine d'être évoqué... Par exemple, mon cadeau de Noël, ma superbe machine à takoyaki !

J'ai probablement déjà dû vous parler des takoyaki, mais je n'avais pas de photos à l'appui, alors allons-y donc. 


Voilà, basiquement les takoyaki, ça ressemble à ça. La recette est super simple (même moi j'ai réussi, c'est dire), donc je vais vous la mettre, mais sachant d'avance que pour les faire, il faut une machine à takoyaki, et que si vous n'en avez pas, c'est impossible à réaliser. 

C'est-y pas beau ?

Voilà pour la machine à takoyaki. J'imagine que ceux d'entre vous qui en ont déjà connaissent la recette, mais qui sait, peut-être qu'en la mettant, je pourrais donner envie à un novice d'acheter une machine à takoyaki (on peut en trouver en France, ai-je entendu dire récemment). On m'a dit que le voltage différent en France et au Japon faisait brûler les takoyaki lorsqu'on essayait d'en faire en France, mais ça peut s'arranger avec un transformateur. Et si vous ne voulez quand même pas tenter le coup et faire péter les plombs dans votre maison, je suis tombée l'autre jour sur internet sur une sorte de "poêle takoyaki", que l'auteur de la recette avait achetée en France, donc tout n'est pas perdu pour vous, soyez tranquille.
A présent, la recette, mes braves ! 

Pâte : 

- 200 grammes de farine (à takoyaki ou non, encore que la maman de ma famille d'accueil m'a dit que c'était plus dur à faire avec de la farine normale)
- 600 ml d'eau
- Deux oeufs 
- Du dashi (une sorte de bouillon de poisson, qui doit certainement se trouver dans les épiceries asiatiques ou sur internet...)

Vous mélangez le tout, et vous avez votre pâte.

Garniture (ma façon personnelle) :

- Du poulpe (ou n'importe quoi d'autre si vous n'aimez pas le poulpe, du surimi, des crevettes, ou même rien du tout : avant tout, il faut faire selon votre goût). Coupé en petits morceaux d'environ 1 centimètre de long.
- Du chou coupé en morceaux très fins
- Des carottes coupées de la même façon
- Du gingembre mariné (vous savez, celui qui est rose et qui sent le déodorisant pour les toilettes).
- Et encore tout ce que vous souhaitez rajouter, par exemple du gruyère, des champignons, des pousses de soja... etc. 

Gardez tout ça dans des récipients à portée de main.

Préparation : 

Vous prenez votre poêle à takoyaki et vous huilez chaque petit trou à l'aide d'essuie-tout. Ensuite vous versez la pâte dans les trous jusqu'à ce qu'ils soient presque remplis : vous ajoutez un bout de poisson par trou, vous saupoudrez tout ça de chou, carotte, gingembre, et quoi que ce soit dont vous avez envie dans votre préparation de légumes. 
Ensuite, vous attendez que la pâte ait assez cuit, et à l'aide d'une pique en bois, vous la faites rouler sur elle-même. Comme ça fait un demi-trou, vous pouvez rajouter de la pâte dans l'interstice pour que ça ait une belle forme bien ronde. 


Cuisson des takoyaki

 Ensuite vous attendez que ça cuise, et quand c'est fini, vous avez des beaux takoyaki à mettre sur une assiette. 

Les takoyaki sans garniture
Mais ça ne s'arrête pas là, maintenant il faut les recouvrir de sauce okonomiyaki, puis de mayonnaise si vous aimez la mayonnaise, puis de katsuobushi (ou lamelles de bonite séchée) si vous aimez le katsuobushi, et de l'aonori (nori émietté) si vous aimez l'aonori. Vous pouvez faire sans tout ça, bien sûr, mais ça serait un peu dommage.

Et voilà, maintenant vous êtes prêts à faire de nouveaux takoyaki. N'oubliez pas d'huiler à nouveau la poêle avant de remettre la pâte. 


Ce qu'il reste des takoyaki à la fin...

Et voilà pour aujourd'hui ! A bientôt les amis ! Je ne vous laisserai plus aussi longtemps sans nouvelles, promis !

(J'ai mis une nouvelle musique sur le lecteur et c'est un tout joli morceau alors écoutez-le ! :D)