jeudi 5 janvier 2012

Tempête de neige à Kanazawa

Bien le bonjour mes amis, j'espère que vous allez bien ! Avant tout, je vous souhaite une bonne et heureuse année ! Akemashite omedetô gozaimasu, comme on dit par chez moi ! Sans oublier le "kotoshi mo yoroshiku onegai shimasu" : cette année encore, je compte sur votre bienveillance.

Question bienveillance de mes proches, l'année commence bien : heureuse surprise, en me levant cet après-midi (ben quoi ? C'est les vacances...) de découvrir dans ma boîte aux lettres une carte de Noël de la part de mes amis, et un colis bourré de victuailles bien françaises de la part de mes parents. Ainsi, c'est le cœur en fête devant tant de preuves d'amour que je vous écris mon article, qui a pour sujet une autre marque de totale bienveillance de la part de ma famille d'accueil : notre voyage à Kanazawa !

Mais ne brûlons pas les étapes, et commençons par le début, si vous le voulez bien. Au beau jour du mois de décembre, je reçois un mail de ma famille d'accueil, m'invitant à passer Noël et le Nouvel An avec eux, et me proposant en sus de les accompagner dans leur premier voyage de l'année pour profiter des onsens (sources d'eau chaude, pour ceux qui n'ont pas suivi) aux environs de Kanazawa. Bien sûr, je dis oui. Si j'avais su le nombre de dépenses hallucinantes que ça allait leur occasionner, je n'aurais peut-être pas dit oui aussi vite, mais sur le coup, je n'en avais aucune idée. 

Or, le papa d'Iwase-san étant tombé malade entre temps, vu qu'on devait y aller tous ensemble, je pensais que nos plans étaient tombés à l'eau, mais que nenni. Les parents d'Iwase-san n'ont pas pu venir (même si son papa allait mieux), mais le reste de la famille est venu, à savoir les deux parents et les deux enfants. Rendez-vous à la gare de Nagoya Eki à 13h20, pour prendre le train. Iwase-san me tend mon billet, et je manque d'avoir une attaque en regardant le prix de l'aller simple, qui vaut mon abonnement de métro mensuel... (et qui n'est QUE l'aller simple) et que je n'aurais jamais pu acheter par moi-même, donc (enfin, pas sans avoir de sérieux problèmes après). 

C'est donc éperdue de reconnaissance que je m'installe dans le train, mais je n'avais pas encore tout vu : Iwase-san ne tarde pas à me donner des photos que son papa a développé spécialement pour moi lors de notre dernier séjour à Gifu, puis, ayant appris que mon appareil photo, le bougre, était tombé en rade quelques jours avant, Iwase-san finit par me tendre un sachet avec leur ancien appareil photo dedans, comme neuf, avec batterie, et tout et tout. Incroyable. Je n'en trouve même plus mes mots pour les remercier (enfin, pas comme si les mots pouvaient suffire, de toute façon...).

Je teste donc mon nouvel appareil photo sur le chemin qui nous emmène à Kanazawa : trois heures de train, en passant par Ichinomiya, Gifu, Maibara, à côté du lac Biwa, que j'entrevois un instant, Fukui, jusqu'à notre destination, Kagaonsen, à côté de Kanazawa. Plus on s'en va vers le nord, plus les montagnes sont enneigées, et plus j'ai du mal à contenir mon excitation, en bonne amoureuse de la neige. 

Photo prise depuis le train
C'est entre Maibara et Fukui qu'il y a le plus de neige : les champs sont blancs, les montagnes sont blanches, et il fait très beau, donc un paysage superbe. Le seul bémol à ce voyage, c'est que ce n'était pas très facile de contempler la beauté du dehors en étant assis du côté couloir et en devant à chaque fois regarder et prendre des photos par dessus la tête du japonais installé à côté de moi (qui ne regardait même pas dehors, quel gâchis !). 

Lorsqu'on arrive à Kagaonsen, la neige a presque entièrement fondu, ce qui ne manque pas d'amener de la déception dans la famille Iwase, mais enfin, de courte durée : après tout, on va dans un ryokan (auberge traditionnelle japonaise) ! La ville, en plus de ça, porte le nom d'un personnage de Hikaru no Go (Kaga), mon manga préféré, avec les mêmes kanji et tout, donc je me dis que c'est de bon augure. On prend une petite navette qui nous emmène de la gare jusqu'à l'onsen, et en arrivant là-bas, on est assez estomaqués.

Gare de Kagaonsen
Une dame en kimono nous attend à l'entrée de l'établissement, en disant "Iwase-sama ?" (sama, quoi ! Comme si elle avait dit "Dame Iwase ?". Bon, je sais que c'est très courant au Japon pour les clients, mais tout de même, avec l'accueil devant la porte d'entrée, les courbettes et tout, on se sentait comme des rois). La dame en kimono nous a fait travers l'entrée (où il y avait un escalator, les gars ! Un escalator ! A la limite, dans un centre commercial, ça m'aurait pas choqué, mais dans un ryokan !) puis nous a fait nous installer dans un salon carrément luxueux, avec un piano à queue d'une côté, une vue sur le lac et les montagnes derrière, et une pâtisserie (de la pâte de haricot dans un biscuit de la texture d'un cornet de glace quand on les achète vides) et un thé pour nous faire patienter.

Le salon du ryokan
On prend nos mesures pour des yukata (pour les deux parents ça va, mais il faut prendre les mesures des enfants et la mienne, moi la gigantesque étrangère...), puis elle nous emmène dans la chambre 308, qui sera la nôtre pour la soirée. 

La chambre 308 ~
Quelle chambre, mes amis ! J'ai déjà dormi dans un ryokan, mais c'était trois ans auparavant, et j'avais oublié à quel point c'était impressionnant. Le sol en tatami, les chaises à même le sol avec le coussin dessus, les portes coulissantes avec du papier de riz, la petite terrasse intérieure avec deux fauteuils autour d'une petite table basse, et la terrasse extérieure avec la même vue sur le lac que dans le salon un peu plus tôt. Quelle magnificence ! J'adore les tatamis ! 

La petite terrasse intérieure et la montagne Hakusan en paysage :3
Notre hôtesse (celle en kimono, vous savez, qui nous a accueillis comme des rois à notre arrivée) entre dans la chambre toute agenouillée pour nous apporter les yukata à notre taille et nous demander quand est-ce qu'on prendra notre dîner. Il est décidé qu'on le prendra à 6h30, et comme on a du temps devant nous, hop, tous à l'onsen ! J'ai pas de photos parce qu'on ne pouvait pas en prendre, du coup je vous en mets des trouvées sur Internet.

D'abord, l'onsen intérieur, qui ressemblait pas mal à ça... baie vitrée avec vue sur le dehors et tout.
 Il n'y a plus que quelques onsen mixtes au Japon seulement, et celui-ci n'en fait pas partie : on dit donc au revoir aux garçons, et nous les filles, on entre dans le bain réservé aux filles. Au menu : se déshabiller, recouvrir sa nudité d'une minuscule serviette (pour les pudiques, sinon, c'est la serviette à la main et tant pis pour les regards), puis s'installer sur un bac pour se laver, se frotter, se rincer, et une fois qu'on brille comme un sou neuf, on peut entrer dans le bain. Chaud, le bain. Très chaud. 
Trop chaud, en fait, donc je ne tarde pas à en sortir pour aller profiter du rotenburo (la même chose que l'onsen, mais en extérieur) : avec deux ou trois degrés comme température extérieure, et une eau à 40 degrés environ, je ne vous raconte pas le délice. Être immergée jusqu'aux épaules dans l'eau chaude et sentir le vent frais vous caresser le visage, le regard perdu sur le lac et les reflets des lumières de la nuit, c'était vraiment une sensation extraordinaire. J'aurais pu y rester toute la nuit, mais l'eau chaude, ça creuse, et quand il a fallu sortir pour retrouver les garçons et aller manger, je n'étais pas malheureuse.

Le rotenburo, à l'extérieur, moins classe que celui sur cette photo, mais super sympa, du reste.
Et pourtant, je ne savais pas encore ce qui m'attendait, question repas. Mes amis, quel festin ! De ma vie, j'ai rarement mangé un repas aussi gargantuesque (et pourtant, je suis rarement en reste quand il s'agit de manger des quantités invraisemblables, je vous prie de me croire).Un menu tellement long que je ne pourrais pas vous le réciter sans oublier quelque chose, mais il y avait au menu : du crabe, des sashimis (avec des feuilles d'or dessus, car à Kanazawa, on aime mettre des feuilles d'or sur tout et n'importe quoi et les manger), une assiette à faire chauffer soi-même par dessus une sorte de cire en train de brûler, pour faire chauffer du boeuf, des poivrons et autres légumes, et des petites pommes de terre qui rissolent doucement ; une autre assiette à chauffer selon le même principe, avec une sorte de soupe dans lequel un morceau de canard et son gras attendent d'être mangés. Une assiette avec du carpaccio de saumon, du riz, évidemment (à faire chauffer selon le même principe qu'avant), de la soupe miso, des légumes marinés, du flan aux champignons, et d'autres petites friandises typiquement japonaises. Il y en avait tellement sur l'assiette que je ne savais même pas comment faire pour prendre mes baguettes sans tout renverser. 

Bon appétit bien sûr !
Mais bon, vous me connaissez : j'ai fini par tout manger - oui, tout ! Mon estomac est relié au néant - et j'ai même encore eu de la place pour le flan du dessert, du flan au thé avec une fraise dedans (un vrai délice...) et aussi pour manger celle du petit Yuu qui n'avait plus faim. Quel repas ! J'avais le ventre tellement gonflé que je n'arrivais même plus à m'asseoir normalement... Mais bon, un bon petit bain dans le rotenburo a fait passer ça bien vite ! 

Le maguro (thon) avec des feuilles d'or dessus. C'est-y pas classe ?
Au soir, une loterie organisée par le ryokan, où Yuu a été le deuxième à être tiré au sort, et a gagné... des bouteilles d'alcool. Mais enfin, ça servira toujours pour les grands. De même, à la sortie de la loterie, distribution de cannettes d'alcool de mangue ou de gingembre gratuites. On retourne dans nos chambres, où la télé, décidée à faire en sorte que tout soit vraiment parfait, diffuse le dernier film de mon chéri Ohno Satoshi, "Mô yûkai nante shinai", où je peux m'en prendre plein les yeux, car à la résidence, la télé me manque cruellement pour observer l'évolution des mes Johnny's préférés. 

Ohno-kun au moment du tournage de Maou, il y a 3 ans et demi... (depuis il a changé de coupe de cheveux malheureusement, mais je reste une hystérique totale de son look à cette époque, et d'ailleurs je ne connaissais pas cette image avant de la chercher pour vous (ce qui est intolérable, parce qu'il est vraiment canon dessus), et sérieusement, vous ne trouvez pas qu'il pue la classe ?) Bon ok j'arrête de faire ma fangirl. Revenons à nos moutons.
Les futons sont installés, les uns à côté des autres, il fait chaud dans la pièce, et mis à part le sommeil agité du petit Yuu, qui a réussi à venir se cogner la tête contre la mienne alors qu'il était à trois futons de moi, on passe une bonne nuit tranquille, pour se réveiller le lendemain à sept heures, et découvrir que la neige tombe à gros flocons dehors. Le temps d'aller déjeuner et d'aller prendre un bain rapide, elle s'est transformée en pluie, et je suis un peu déçue, parce que je voulais plus de neige, mais je ne sais pas encore à quel point le dieu qui veille sur moi va exaucer mes prières plus tard dans la journée.

Photo traditionnelle de mes pieds dans la neige...
 A neuf heures, on quitte le ryokan et on prend le train pour la ville même de Kanazawa. Un peu plus de neige qui tient au sol au long du trajet, et quand on arrive à la gare de Kanazawa, il neige à nouveau, à petits flocons. Le temps de prendre le bus pour notre destination, le vieux jardin japonais Kenrokuen, un des trois plus beaux jardins du Japon, la nouvelle neige vient recouvrir l'ancienne sur les toits des châteaux et les arbres. C'est déjà joli, mais quand on arrive à Kenrokuen, et que commence la vraie tempête de neige, je suis servie. Les jardins japonais sont déjà magnifiques, mais un jardin japonais recouvert de neige, c'est d'une beauté indicible. 

Kenrokuen
 La seule chose que je regrette amèrement, c'est d'avoir mis des converses au lieu de mes bottes en cuir, parce qu'elle ne tardent pas à être complètement détrempées, ainsi que les deux couches de chaussettes en dessous - et je vais devoir tenir encore toute la journée comme ça !

Eh oui, quand il neige, là-bas, il neige pas qu'un peu.
Mais qu'importe, parce que Kenroku-en est un jardin magnifique. On s'avance, on prend des photos, on regarde des fruits rouges recouverts de neige, une cascade ici, la plus vieille fontaine du Japon par là, une maison de thé, et on s'extasie sur les lanternes de pierre recouvertes de neige et sur la surface de l'étang qui gèle sous nos yeux, et qui ondule doucement quand Yuu y lance une boule de neige, avant de retrouver son immobilité, comme si rien ne s'était passé. 

C'est-y pas magnifique ?
La neige tombe tout le long de la visite, pour mon plus grand plaisir, mais quand on sort du jardin pour aller déjeuner dans le restaurant d'à côté, et que je peux enlever mes chaussures mouillées pour m'installer sur le tatami, ça fait plaisir aussi. Au menu : udon (des nouilles dans une soupe) au curry, première fois que je vois ça, mais rudement bon !

Après le restaurant, il faut remettre les chaussures, et on marche jusqu'à notre prochaine destination : le vieux quartier de Kanazawa, avec des rues qui me donnent l'impression que des membres du Shinsengumi (la milice du temps d'Edo) ou des geishas risquent de débarquer devant moi. Bon, le Shinsengumi, c'était peu probable, mais en parcourant la rue, et en s'arrêtant dans certains magasins avant d'en ressortir, je croise subitement une geisha sous son parapluie japonais, qui a l'amabilité, au plus fort de la tempête de neige, d'accepter de faire une photo avec moi. 

Oui, je sais, j'ai l'air de me les geler... (et pas que l'air, en fait.) Mais c'est classe non ?
On en croise aussi deux autres qui ne veulent pas s'arrêter parce qu'il neige trop, mais rien que de les voir, c'est quelque chose. D'après ce que me dit le père de ma famille d'accueil, c'est excessivement rare de pouvoir en croiser par ici, et j'ai vraiment une chance incroyable (mais ça, je le savais déjà). 

Après la visite du vieux quartier, qu'on décide d'abréger parce que la neige tombe toujours de plus en plus fort et que nos pieds sont de plus en plus glacés, on se réfugie dans un magasin où on peut graver ce qu'on veut dans une pierre transparente dont on peut choisir la forme : apparemment, c'est quelque chose de traditionnel par ici. Ça me permet surtout de rester une heure assise, chaussures, chaussettes, et vêtements mouillés enlevés. Il y a même des sèche-cheveux, pour la bonne marche de la gravure, et j'en profite pour y passer mes Converses quelques instants, et c'est toujours plus agréable de pouvoir remettre ses pieds dans des chaussures qui, à défaut d'être sèches, ne sont plus trempées comme avant. 

Et voilà que la journée s'achève : on retourne vers la gare en taxi (première fois de ma vie que je prends le taxi...), on prend un bentô à la gare avec des cris de délice (oui, les bentô, ça s'achète partout, mais les bentô de la gare, ça vous a vraiment une image particulière) et on s'installe dans le train de retour, où on pourra se reposer trois heures avant d'atteindre Nagoya, et rêvasser aux deux jours géniaux qu'on vient de passer. 

Une petite dernière pour la route : le vieux quartier de Kanazawa.
A la prochaine, mes amis !

8 commentaires:

  1. C'est tellement merveilleux, tu es sûre que ce n'était pas un rêve?

    RépondreSupprimer
  2. Chère Laurie.
    Je viens d'écouter une émission qui parlait, entre autres de ... Jeanne d'Arc dont l'histoire n'est pas, tu t'en doutes, ma tasse de thé.
    J'ai été très surpris d'entendre les 3 historiens présents autour de la table s'accorder sur le fait que J.A. était bien plus célèbre dans de nombreux pays du monde qu'en France; ils citaient, par exemple, l'Angleterre, l'Italie, la Russie et..le Japon !!! Je n'arrive pas à le croire... d'où la question que j'ai envie de te poser : as tu déjà repéré cet intérêt chez de nombreux Japonais, dans certains milieux (par ex. en Russie, ce serait pour les aspects politiques de son histoire, en Italie pour les conséquences religieuses.) Evidemment tu as le nombre de mois que tu veux pour me répondre ou enquêter ou me dire que tu ne veux ou ne peux pas passer du temps sur ma question...

    Non seulement je ne t'en voudrai pas mais je continuerai à lier avec plaisir ton Blog !!!

    RépondreSupprimer
  3. Je ne suis pas du tout jalouse.
    La pluie tombe aussi à gros flocons ici hein >.<

    RépondreSupprimer
  4. C'est génial. Quelle chance tu as d'avoir rencontré ces gens extraordinaires. Quelle générosité !!

    RépondreSupprimer
  5. Maman : pas sûre, non ! C'était un peu trop pour la réalité, peut-être que je vais me réveiller d'un moment à l'autre...

    Jean-Noël : Merci pour ton commentaire ! Alors, en ce qui concerne Jeanne d'Arc (j'ai cru comprendre qu'il y avait une polémique ou je ne sais quoi autour d'elle en France, en ce moment ?), je ne sais pas vraiment ce que les japonais en pensent, mais il y a trois semaines environ, je suis allée à une fête, et je ne me souviens plus du tout comment, mais le sujet Jeanne d'Arc est venu sur le tapis : et effectivement, tous les japonais la connaissaient (et un coréen aussi, mais étant donné qu'il avait fait des études d'histoire de la France avant de venir, je ne sais pas si c'est un cas à part ou une généralité). Je ne sais pas en quelle mesure elle est connue au Japon, ni pour quelle raison, mais si tu veux plus de détails, je peux essayer de demander à mes professeurs ! ;)

    Momo : Bon, je suis contente que tu sois pas jalouse ! :'D Quelle chance pour la pluie ! *o* *sort*

    Marjo : ouiiii, j'ai toujours du mal à y croire, moi aussi. Quelle chance incroyable :3

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Oui, il y a polémique car quelques candidats à la présidence de la République se voient facilement propriétaires de l'icone matinale. Mais ma question ne vient pas vraiment de là : je voudrais simplement affiner une réflexion qui m'a profidemment étonné

      Supprimer
  6. En tout cas le petit est tout choupinou XD

    RépondreSupprimer
  7. Rohlala la chance ma Loute!!! C'est magnifique, ces paysages enneigés, ces jardins japonais... arrrrgh! Jsuis trop jalouse!!

    RépondreSupprimer