dimanche 30 octobre 2011

Une cérémonie du thé

Bien le bonjour mes chers amis ! Comment allez-vous ? 

Moi, ça va très bien ! Pourquoi ? Eh bien, parce que ce matin, j'ai eu la chance d'assister à une traditionnelle cérémonie du thé. Et ça, mes braves, quand vous passez votre temps à aller à l'université et revenir de l'université, dans une grande ville comme Nagoya, ça vous a des airs de vrai Japon, de Japon traditionnel, qui manquent un peu dans ma vie de tous les jours, à mon grand regret.

Je ne pourrai probablement pas vous expliquer tout le comment du pourquoi de la cérémonie, attendu que la dame parlait en langage honorifique et que je n'ai pas compris grand chose, et que mes photos sont très sombres - et donc en nombre assez réduit. Toutefois, je vous propose une petite vidéo, qui, si elle fonctionne (j'ai une confiance assez réduite en la technologie) vous montrera un bout de ce à quoi j'ai assisté.


C'est très sombre, malheureusement, la pièce n'étant pas éclairée ni rien.
Mais laissez-moi vous expliquer comment ça s'est déroulé. Avec la maman de ma famille d'accueil, Iwase-san, et ses deux enfants Yuuichiro et Shiori, on est arrivés à l'endroit où la cérémonie se déroulait vers 10h45 du matin. Mais, ayant appris que la cérémonie qui se déroulait à 11h00 était à l'air libre, mais qu'il y en avait une, une heure plus tard dans une pièce traditionnelle (avec des tatamis, donc) et que celle-là n'avait lieu qu'aujourd'hui précisément, on a donc décidé d'attendre une heure pour assister à celle dans la pièce traditionnelle. 

Nous sommes donc revenus une heure plus tard dans l'établissement, qui, comme tous les établissements japonais dignes de ce nom, possède un genkan à l'entrée. Mais laissez-moi vous expliquer ce qu'est un genkan : comme vous le savez probablement, on se déchausse toujours avant d'entrer dans l'intérieur des maisons japonaises (et ce, que ce soit une maison traditionnelle ou en appartement en plein cœur de la ville). Le genkan, c'est cet endroit où vous vous déchaussez. Le reste de la maison est surélevé, et vous entrez dans ce genkan, vous enlevez vos chaussures, vous les mettez dans le petit casier à cet effet sur le côté, quand il y en a un, et vous montez la marche, à pied de chaussettes, pour vous retrouvez dans la maison.

Ce qui explique d'ailleurs que, lorsque vous entrez dans une maison japonaise, on ne vous dit pas "entrez, s'il vous plaît", mais "montez, s'il vous plaît", car vous avez cette fameuse marche à gravir. Ici, c'était traditionnel de chez traditionnel, donc il y avait même une pierre pour vous aider à passer la marche, qui faisait bien ses quarante bons centimètres. 

Je n'ai pas de photo personnelle à vous proposer, mais comme ça serait dommage que vous ne visualisiez pas la chose, je vous propose une photo trouvée sur google...

Un genkan traditionnel

Bref, ce genkan passé, nous avons gravi quelques couloirs de parquet, à pieds de chaussettes, pour entrer dans une salle d'attente avec des tatamis, ou une femme en kimono était là et nous a gentiment permis de prendre des photos et nous a donné quelques explications. 

J'aurais dû prendre en photo la femme en kimono (dont vous voyez un genou à gauche) plutôt qu'une autre cliente...
 Puis ça a été à notre tour de faire la cérémonie du thé ; on a encore gravi quelques couloirs, toujours en chaussettes, puis nous avons débouché sur une sortie où une dame en kimono nous attendait pour nous faire enfiler des zori (des sandales de paille tressée) juste le temps de nous faire passer d'une pierre à une autre, avant d'entrer dans une nouvelle pièce. 

La jolie dame en kimono qui nous tendait les zori, et qui m'a gentiment demandé à ma sortie si j'allais pouvoir marcher...

Pour y entrer, il fallait s'accroupir, étant donné que l'entrée faisait à peine 70 centimètres de long et de large, et en passant dans ce petit trou, on entrait dans la salle où avait lieu la cérémonie : petite, sombre, avec des tatamis bien sûr, une odeur d'encens très présente (mais j'adore cette odeur, personnellement), et les participants à la cérémonie assis le long des portes aux feuilles de papier de riz (enfin normalement, parce que là c'était du verre, mais ça y ressemblait fort), une dame en kimono en face de nous qui nous donnait des explications sur la cérémonie, et une autre dame à côté qui préparait le thé.  

Les dames en question ; dans l'assiette, vous voyez de la pâte de marron.
D'abord, on vous distribue un marron (enfin de la pâte de marron sucrée, et qui a la forme d'un marron) et puis ensuite, on vous donne un bol que vous devez faire tourner dans vos mains avant de boire le maccha qui est à l'intérieur. Puis vous devez encore le tourner, pour admirer la poterie dans laquelle on vous l'a servi, et enfin vous le reposez. 

Le tout prend environ une vingtaine de minutes, car les bol de thés sont préparés les uns après les autres et donc qu'il faut attendre son tour. C'est à dire vingt minutes assis en seiza, la position traditionnelle japonaise... Je ne vous raconte pas le martyre. Les cinq premières minutes, ce sont les os de vos chevilles qui vous font souffrir, car les bons tatamis sont toujours durs, comme me l'a dit ce matin la maman de ma famille d'accueil... Ensuite la douleur des os s'atténue, pour être remplacée par celle de la circulation coupée dans vos mollets. Quand celle-là s'atténue à son tour, c'est que le sang ne circule plus dans vos jambes, et ça vous garantit une bonne crise de fourmis dans les jambes au moment où il faudra vous lever (à condition que vous le puissiez...)

Dans cette cérémonie, j'étais la dernière à rentrer. On m'a demandé de refermer la petite ouverture derrière moi (avec un "pon" sonore, pour bien faire comprendre à la personne qui prépare le thé, dans une petite pièce à côté, que le dernier de ses clients est entré) et je me suis assise en seiza, en imitant les autres. Mais évidemment, comme j'étais la dernière à entrer, j'ai été la première à sortir. On m'a demandé d'ouvrir la porte, et je l'ai ouverte, incertaine (mais apparemment, la dame qui présentait trouvait ça mignon de voir que je ne comprenais pas grand chose), et là, j'ai essayé de me lever... et tout le monde s'est mis à rire, parce que je n'y arrivais pas. 

J'ai fini tout de même par réussir à m'extirper de l'ouverture, malgré mes jambes à la circulation coupée et mon sac encombrant, et on a refait tout le chemin en sens inverse - j'ai eu des fourmis dans les jambes pendant dix minutes après ça... J'ai retrouvé le genkan et mes Converses, qui me font amèrement regretter, à chaque fois que j'entre quelque part, d'avoir choisi des chaussures à lacets pour venir ici (il faut même que je les enlève quand j'entre dans ma propre chambre, c'est vous dire si c'est marrant). 

On a pu aussi visiter un peu l'extérieur de l'établissement, où j'ai pu prendre en photo une pierre sur laquelle se sont posées les shogunales fesses de Tokugawa Ieyasu, qui est, avec Oda Nobunaga et Toyotomi Hideyoshi (des anciens shoguns qui ont tous à peu près vécu au même moment), un des emblèmes du Japon, tant leur influence politique et culturelle a été grande au moment où ils ont vécu.

La pierre en question.


Quoi qu'il en soit, c'était une des expériences les plus enrichissantes et les plus classes que j'ai jamais vécues de ma vie ! La pénombre de la salle, l'odeur d'encens, le langage honorifique, les dames en kimono, l'amertume du thé, la douceur du marron, la douleur de la position seiza, et les salutations à chaque phrase prononcée ou presque, c'était très impressionnant.

Bref, voilà mes amis ! A la prochaine pour un nouvel article !
Sana.

7 commentaires:

  1. Mouahahaha xD LA HONTE SALE GAIJIN !
    Reste assise !! Muahaha

    Nan en fait, je te jalouse xD Un jour j'assisterai a la cérémonie du thé (et recracherai tout le thé, parce que j'aime pas le thé normal, alors CE thé... xD)

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  2. Merci pour cet article ^^.
    C'était très intéressant, j'espère pouvoir découvrir ça également un jour ^^.
    Oui, le seiza c'est dur et ça fait mal ^^'. Mais tu as un an pour t'y habituer XD. Tu n'as qu'à t'entrainer dans ta chambre ^^.
    A bientôt !

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  3. Cyril a raison: il faut s'entraîner au seiza,je vais m'y mettre car si je vais au Japon, je veux absolument assister à une cérémonie du thé;
    mamounette

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  4. Maurine : t'aurais pas fait mieux XD Mais t'as raison, si t'aimes pas le thé, ne bois pas celui-là ^^''

    Cyril : ouais, je ferai ça XD

    Maman : j'espère qu'on trouvera un endroit où ils en font alors parce que là c'était spécial ! Mais oui, c'est un truc à voir *_*

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  5. La classe, j'aurai adoré voir l'ensemble de la cérémonie de la place d'honneur.
    Mais sans la position seiza, mon dieu rien que quand je suis à genoux il faut que je bouge toutes les dix secondes pour ne pas mourir de manque de circulation >.<

    Enfin sinon, j'imagine que ça a du être fort en émotion, et ça c'est le principal *.*

    Au fait j'ai pensé à toi, week end chez Loli et on a regardé les 6 premiers épisodes de Borgia qu'elle avait enregistré.
    CESAAAAAAAR. JUAAAAAN. CANTARELLAAAAAA.
    Tout le mooooonde en fait >.<
    Enfin bref c'était mythique !

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  6. Et finalement, ce thé, il était meilleur ou pas que le thé des amants? Continue de bien profiter de ton voyage et de t'initier à toutes les cérémonies traditionnelles qui existent...
    Bisous,
    Bé et les siens

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  7. J'ai testé une fois le genkan et le déchaussement, mais contrairement à toi on ne mettait pas nos chaussures dans un casier mais dans... un sac plastique. Un peu moins classe !!

    "Puis vous devez encore le tourner, pour admirer la poterie dans laquelle on vous l'a servi"
    Ahahah on dirait une étage absolument indispensable à la cérémonie, comme si sans ça, tu ne pouvais saisir le sens profond et la beauté de la cérémonie ^^

    "Je ne vous raconte pas le martyre. "
    "et tout le monde s'est mis à rire, parce que je n'y arrivais pas. "
    Je compatie mais.... j'aurais adoré voir ça ! XD

    Très chouette expérience en tout cas *_*

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